Dans un communiqué qui nous est parvenu, l’ONG internationale, Article 19, qui soutient la liberté de la presse, “condamne fermement la répression meurtrière des manifestations de 10 et 11 juillet 2020 au Mali“.
“Personne ne devrait craindre pour sa vie lorsqu’il descend dans la rue pour manifester ses opinions politiques. Aucun journaliste ne devrait être violenté dans l’exercice de sa profession. La liberté d’expression en ligne et l’accès à l’internet doivent être garantis en tout temps, y compris pendant les manifestations“, a déclaré Fatou Senghore, Directrice Régionale de Article 19 Sénégal et Afrique de l’Ouest.
“Les responsables de l’application des lois doivent respecter les obligations qui leur incombent en vertu de la Constitution et du droit international. Ils doivent respecter et protéger le droit à la vie, à l’intégrité physique et à la sécurité de tous. Mais le nombre élevé de personnes blessées et tuées lors de la manifestation semble indiquer que les forces de sécurité ne cherchaient pas à maintenir l’ordre public en utilisant la force minimale nécessaire”.
“Nous condamnons les exécutions illégales, l’usage excessif de la force, les mauvais traitements et les arrestations arbitraires. Les autorités auraient dû faciliter le droit de manifester et protéger activement les manifestants. Au lieu de cela, au moins 11 personnes ont perdu la vie et 140 ont été blessées. Le gouvernement doit maintenant enquêter sur ce qui s’est passé et veiller à ce que les auteurs présumés soient tenus de rendre des comptes”.
Attaques contre des journalistes
Le 10 juillet 2020, des manifestants ont fait irruption dans les installations de l’Office de Radio et Télévision du Mali, (ORTM), ont endommagé des biens et des parties du bâtiment. Les programmes ont été interrompus dans l’après-midi. Le lendemain que l’ORTM a repris convenablement ses programmes.
“Nous sommes totalement indignés par l’attaque contre l’ORTM. Les journalistes ne devraient jamais être attaqués parce qu’ils font leur travail. Les journalistes et les médias sont des acteurs importants dans la résolution de la crise sociopolitique au Mali. Ils ont le devoir de rechercher et de diffuser l’information afin que les citoyens soient conscients de la situation“, a dit Fatou Senghore.
Les médias et les journalistes doivent être en mesure de faire leur travail sans être harcelés. Le gouvernement devrait enquêter sur ces incidents et traduire les auteurs présumés en justice. Article 19 appelle en outre le gouvernement à utiliser tous les moyens légaux pour assurer la sécurité des journalistes et des organisations de médias. Les manifestants doivent s’abstenir de toute violence, en particulier contre les médias et les journalistes.
Source : Article 9
Mali Tribune