L’affaire Rokia Traoré peut se résumer au duel ayant opposé David à Goliath, la justice malienne contre la justice belge.
Soupçonnant son ex-compagnon, un Belge pur sucre, d’attouchements sexuels contre leur fille, Rokia traoré porte l’affaire devant la justice malienne pour en avoir la garde. Celle-ci, la lui confie.
Plus tard, l’ex-compagnon de Rokia Traoré en fait de même devant la justice de son pays, qui lui accorde la garde de leur fille.
L’artiste malienne refuse d’obtempérer à la décision de la justice belge. Un mandat d’arrêt international est lancé contre elle, fin 2019. La suite, on la connaît.
A sa descente d’avion, mardi 10 mars, à l’aéroport Roissy-Charles De Gaulle, elle est arrêtée. Et conduite, sous bonne escorte, à la prison de Fleury-Mérogis, à Paris, en attendant que la chambre d’instruction du tribunal de Paris décide de son extradition vers la Belgique.
Alors, question : pourquoi la France a-t-elle tenu compte de la décision rendue par le tribunal de première instance de Bruxelles, plutôt que celle rendue par la justice malienne ?
Autre question sans réponse : pourquoi la justice belge décide t-elle de confier la garde de la fille de l’artiste malienne à son père, accusée d’attouchements sexuels par Rokia Traoré, sans qu’une enquête ait été menée sur l’ex-compagnon de l’artiste malienne pour lever tout équivoque sur son comportement pédophile ?
Cette justice à deux vitesses ressemble fort à la fable de la Fontaine, selon laquelle « Que vous soyez d’un pays riche ou d’un pays pauvre, les jugements des tribunaux vous rendront blanc ou noir ».
Alors, libérez l’artiste Rokia Traoré !
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé