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Libération en attente : Les détenus politique du Mali face à un contexte juridique complexe

Depuis près de trois mois, les 11 acteurs politiques arrêtés le 20 juin 2024 demeurent en détention malgré une ordonnance de mise en liberté délivrée par le juge d’instruction du Tribunal de grande instance de la commune V du district de Bamako. Cette ordonnance, signée le 9 septembre 2024, a pourtant ordonné leur libération provisoire sous contrôle judiciaire.

 

Les onze individus, dont le vice-président de l’Adema, Moustapha Dicko, avaient été arrêtés à son domicile à Bacodjicoroni ACI, dans la commune 5 de Bamako, pour avoir tenu une réunion politique clandestine alors que les activités des partis politiques étaient suspendues depuis avril 2024. Leur arrestation a été motivée par des accusations d’« opposition à l’exercice de l’autorité légitime ».

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Malgré cette ordonnance de mise en liberté, les détenus n’ont pas encore été relâchés. La défense a été notifiée de la décision du juge le 11 septembre, soit deux jours après la signature de l’ordonnance, mais la situation reste en suspens. Le procureur général de la Cour d’appel de Bamako a jusqu’à deux semaines pour se prononcer sur l’exécution de la décision ou pour faire appel, ce qui maintient les détenus en détention en attendant une décision définitive.

Cette situation a suscité une vague de soutien et d’appels à la libération de ces responsables politiques de la part de nombreuses organisations de la société civile, partis politiques et organisations internationales de défense des droits humains. Les arrestations avaient provoqué une condamnation générale et des appels au retour à l’ordre constitutionnel au Mali, comme le réclame la plateforme politique des signataires de la déclaration du 31 mars 2024.

Le politologue Oumar Toumani Diallo a souligné que la libération de ces acteurs pourrait être un soulagement pour leurs partisans, mais que la véritable décrispation de la situation politique au Mali dépendra de l’organisation d’élections transparentes et inclusives. Les partis politiques, en réponse à la répression, ont boycotté les rencontres avec l’autorité indépendante de gestion des élections et la rédaction de l’avant-projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale.

 

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La liste des personnes arrêtées comprend des figures importantes telles que Moustapha Dicko, Yaya Sangaré, Mamadou Traoré, et Maitre Mohamed Aly Bathily, ancien ministre de la Justice. Leur maintien en détention, malgré la décision judiciaire, témoigne des tensions persistantes dans le paysage politique malien et de la complexité des défis auxquels le pays est confronté dans sa transition vers un ordre constitutionnel stable.

Liste des personnes arrêtées :

  • Moustapha Dicko : Ancien ministre et baron du parti ADEMA-PASJ.
  • Yaya Sangaré : Membre du bureau politique de l’ADEMA-PASJ.
  • Mamadou Traoré : Président du Parti Union.
  • Moulaye Haïdara : Membre du PDES.
  • Samba Coulibaly : Électronicien.
  • Abdramane Korera : Ingénieur télécom et membre de l’ASMA.
  • Laya Guido : Économiste à la FSEG.
  • Adama Maïga : Vice-président du RPM et professeur à l’Université de Kabala.
  • Male Camara : Membre du CNDR.
  • Amadou Traoré : Membre de l’Alternative pour le Mali.
  • Maître Mohamed Aly Bathily : Avocat, ancien ministre de la Justice et garde des sceaux.

 

Le sort des onze responsables politiques reste en suspens, et leur libération pourrait constituer un pas important vers la normalisation de la situation politique au Mali, en attendant la décision du parquet.

 

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Ladji Djiga Sidibé

 

Source: Bamada.net

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