Il nous est revenu que c’est l’essentiel de l’information reçue au terme d’une visite du Ministre des transports Zoumana Mory Coulibaly dit ‘’Zou’’.
C’était la semaine dernière. Au cours de cette visite, il a constaté que les emprises du chemin de fer sont totalement occupées, et cela ne date pas de l’arrivée ni d’ATT, ni d’IBK à la tête de la République, cette occupation date de la fin du mandat du Président Alpha Oumar Konaré qui avait permis aux Maires de la commune II et I, de passer des contrats de bail avec les commerçants pour l’utilisation des dites emprises en constructions précaires pour qu’au moment venu, l’Etat puisse les récupérés sans grand dommage, ni pour les occupants, ni pour l’Etat. Voilà donc pour la petite histoire. C’est peut-être la raison pour laquelle, du temps d’ATT et pendant le premier mandat d’IBK, rien n’a été entrepris pour une quelconque démolition. Tous ces présidents et les différents ministres en charge du transport ou de l’urbanisme, en ont parlé sans jamais s’engager, car les propriétaires d’immeubles sur les emprises du chemin de fer ont tous transformé leurs constructions en immeubles et en titres fonciers.
Avec ce statut, toute démolition engendrera des milliards de F CFA de dédommagement en faveur des occupants. Faut-il rappeler, Me Bathily, puissant ministre de l’urbanisme dans les gouvernements successifs d’IBK a démoli quelques immeubles dans la zone de Souleymanebougou en commune I, relevant du cercle de Kati. La mesure de démolition a été approuvée par le Conseil des Ministres. Aucun ministre n’a trouvé opportun de dire que c’est une opération risquée et qu’il faille aller à la négociation pour vendre aux propriétaires d’immeubles dans ladite zone en leur imposant de rembourser à l’Etat, une partie de la valeur des dits immeubles. Aussi bien le premier ministre, que les ministres et le Président de la République aucun de ces responsables ne s’est opposé à l’opération de destruction des dits immeubles. Malheureusement, pour le ministre Bathily, au cours de l’opération lorsque des voix se sont levées contre de telles pratiques, alors, c’est le premier ministre Modibo Keïta qui a été le premier à alerter le Président IBK après que le guide religieux Ousmane Cherif Haïdara se soit porté porte-parole des victimes.Immédiatement, les opérations se sont arrêtées après que quelques immeubles soient démolis. Le ministre Bathily, a été le seul à prendre les pots cassés, après que le Président IBK et le premier ministre aient fui leur responsabilité. Cela est un exemple tout frais dans l’esprit des gens. Egalement sous le régime de Moussa Traoré, Feu Yaya Bagayoko Gouverneur du District de Bamako a été giflé par Feu Boubacar Diallo, 1er vice-président du Bureau Exécutif Central (B.E.C) lorsqu’il a voulu démolir, une partie du quartier Bozola, occupée illégalement par les habitants qui dès années bien avant avaient eu des parcelles de compensation ailleurs. Ces bénéficiaires ont vendu les dites parcelles et empocher les sous, sans vouloir libérer la zone concernée. Attention Mr le Ministre, les grandes déclarations, ne servent personne ni la population, ni le Ministre lui-même. Il est certain que cette initiative de démolir les immeubles dans l’emprise du chemin de fer, a été entreprise il y a quelques années déjà par certains ministres en charge de la question sans pour autant y parvenir. Il faut quand même signaler que dans les villes comme Bamako, Moribabougou, Koulikoro, de gros investissements ont été faits sur les emprises du chemin de fer qui sont de 15m de part et d’autre dans les villes. Et, leur destruction demande un courage outrageux pour y parvenir. Mais, dans un Etat de droit, il est quand même important de faire respecter les textes, sans cela, nous serons dans un Etat anarchique. C’est dans ce genre d’initiative que des décideurs s’illustrent et font la différence dans l’accomplissement de leur mission.Le Ministre n’a-t-il pas d’autres missions plus urgentes que la démolition des dites emprises. Que fait-il de la circulation dans les grandes villes du Mali avec des milliers de victimes annuellement ? Quel rôle réel joue l’ANASER depuis sa création ? Cette structure n’a jamais compris sa mission et sa mission n’est pas perceptible en réalité, alors qu’elle est dotée d’un budget annuel de plus de 1,5 milliards F CFA. Dans le cadre de la sensibilisation, il y a beaucoup à faire.
Ce qui est le plus étonnant, le trajet du Pont FAHD en direction de l’aéroport de Sénou, à côté des poteaux électriques de la bande centrale, le rôle des massifs de béton appelés les séparateurs NEW-JERSEY semble ne pas être bien défini. Tantôt on a l’impression qu’ils sont là pour parer aux chocs contre les poteaux électriques, tantôt, ils sont renversés sur la bordure de la chaussée, tantôt, on pense qu’ils sont là pour servir un jour de cache de mines pour faire exploser un convoi présidentiel de passage. Il faut reconnaitre, que ces massifs de béton peuvent être nuisibles en tout point de vue dans leur disposition actuelle. Il suffit de peu d’espace pour cacher une bombe faite de TNT entre ces blocs et l’actionner à distance pour la faire exploser au passage d’un convoi présidentiel. C’est ce que tous les spécialistes en sécurité vous diront. Cette situation ne semble gêner ni le chef de la sécurité présidentielle, ni le ministre de la sécurité, ni le directeur des services de renseignements du Mali, ni le chef d’Etat-major particulier du Président de la République, ni le Directeur de l’ANASER, ni IBK lui-même très tatillon sur les questions de sécurité. Nous avons signalé fort longtemps que l’ANASER est plus forte dans la publicité que dans le travail de terrain. Il y a plusieurs artères qui obstruent les passages aux heures de pointe. Cela est lié soit à des camions qui stationnent et qui déchargent à des heures de pointe leurs charges, soit aux SOTRAMA, qui ne respectent aucun code de la route, soit aux motocyclistes qui se faufilent entre les véhicules, soit aux nouveaux tricycles chinois ‘’Kata-Katani’’ qui se croient tout permis.
Le Ministre ne doit-il pas donc s’occuper de ce service pour sauver des milliers de vie !
Badou S. KOBA
Source: Le Carréfour