Emprisonné depuis plus de 6 ans, le chef de l’ex-junte ayant perpétré le coup d’Etat de 2012, Capitaine Amadou Aya Sanogo bombardé Général, est libre. La décision est rendue par la Cour d’Appel de Bamako, dans la journée du lundi 15 Mars 2021, au nom de la Loi d’Entente nationale.
Tombeur d’ATT, le 22 Mars 2012, Amadou Haya Sanogo sera inculpé pour complicité d’enlèvement et d’assassinat de 21 bérets rouges en 2012. Il est incarcéré depuis fin 2013. Le chef de l’ex-junte de Kati, le capitaine-général Amadou Haya Sanogo, est libéré par décision de la Cour d’Appel, qui applique la Loi de l’Entente nationale.
Cette libération fut longtemps un secret de Polichinelle. Cette réalité hantait l’esprit des parents des bérets rouges tués, qui soupçonnaient une manœuvre politique en vue de l’élargissement du célèbre Capitaine. Ils avaient mis en garde quiconque s’aventurait à aller dans ce sens. Sauf qu’un accord fut trouvé pour des dédommagements avec les sinistrés de la fosse commune.
Les lois prévoient trois ans de détention préventive pour un crime. Si le détenu n’est pas jugé au bout de ces trois ans, il doit être libéré. Or, Amadou Haya Sanogo a été placé sous mandat de dépôt le 27 novembre 2013. Censé être convoqué devant une Cour d’assises, au plus tard le 27 novembre 2016, il devait être remis en liberté si l’audience n’avait pas été faite.
Aussi, la tenue du procès de l’ex-patron du CNRDRE est un casse-tête chinois pour les autorités judiciaires du Mali. Ce dernier a quand même prévenu que le jour où il parlera, pas mal de barons du pouvoir sortant couleront.
Pourtant, le dossier est ficelé, mais apparemment peu de gens veulent le voir inscrit au rôle d’une session de la justice. Finalement, il est libre et retrouvera une armée malienne à la croisée des chemins face au péril terroriste, vu les récentes défaites enregistrées.
Il n’est pas exclu qu’il intègre la Transition, vu que ce sont des camarades de 2012 qui sont au cœur de l’actuel régime.
Rappelons que l’affaire Sanogo est suivie par la Cour pénale internationale comme du lait sur le feu. La CPI devra pallier la moindre défaillance de la justice malienne. Mais, attendons de voir la suite des événements car assez de choses seront tirées au clair après cette libération de l’homme fort de Kati!
Après le verdict, des voix s’élèvent pour dénoncer une justice au mépris des victimes. Certaines victimes impuissantes devant la machine de l’Etat s’en remettent à Dieu. Malgré cette libération, Sanogo et compères feront désormais face à leur conscience entre la charnière de Diago et la justice divine.
Idrissa Keita
Source : Le SOFT