Le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, et sa collègue des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabé de l’extérieur Olivia Ragnaghnewendé Rouamba étaient face à la presse le jeudi 31 mars 2022. L’un des principaux sujets abordés au cours de ce point de presse, est la libération de l’ex-président du Faso, Roch marc Christian Kaboré.
Le vendredi 25 mars 2022, à Accra s’est tenu un sommet extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO sur la situation du Burkina Faso ainsi que celle des pays comme le Mali et la Guinée. A cette rencontre, les participants ont exigé la libération sans condition de l’ex-président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et ont invité les autorités, à proposer un calendrier clair de la Transition. En réponse à ces injonctions, le gouvernement a préparé un communiqué qui a été rendu public par le porte-parole Lionel Bilgo. Sur donc la préoccupation liée à l’ancien président du Faso, le gouvernement du Burkina Faso par la voix de son porte-parole, a tenu à rassurer la commission de la CEDEAO, ainsi que toute la communauté internationale, que depuis un peu plus de trois semaines, des concertations ont été initiées au niveau national et se poursuivent dans l’optique d’aboutir au retour de l’ancien président dans une résidence familiale de son choix tout en garantissant sa sécurité. Pour le moment, il indique que ce sont deux résidences qui ont été identifiées, l’une à Ouaga 2000, où réside actuellement sa famille et qui est sous sécurité, et l’autre à la Patte d’oie. Il affirme que dès que les concertations seront abouties, Roch Marc Christian Kaboré va rejoindre la résidence qu’il aura choisie. Conscient du rang qu’il occupe, et de toutes les hautes responsabilités qu’il a eues a occupées, Lionel Bilgo estime qu’il est tout à fait normal qu’une attention particulière lui soit accordée et une sécurité adaptée dans ce sens. Cette information ne dit pas si Roch Marc Christian Kaboré sera libre de tout mouvement ou s’il sera toujours gardé en résidence surveillée. Invité à être plus précis, Lionel Bilgo n’en dira pas plus. Il ne donne également aucune information concernant sa date de mise en liberté.
L’appel à l’endroit de la CEDEAO
Pour ce qui est du délai de la CEDEAO, le ministre en charge de l’éducation nationale est un peu plus clair : « le Burkina ne tient compte d’un seul délai, celui de bien faire les choses, celui d’agencer, son action conformément aux réalités du terrain, en toute objectivité, avec la plus grande prudence et le plus grand réalisme possible ». D’après Le conférencier, ce qui dicte l’action du gouvernement, c’est le terrain, c’est l’opérationnel et le contexte dans lequel est plongé le Burkina Faso. De ce fait, il a invité la communauté internationale, à accompagner le Burkina Faso dans ses efforts de lutte contre la menace sécuritaire. « Le gouvernement de la Transition tient à réaffirmer que sa plus grande préoccupation demeure la sécurisation du pays, une réponse efficace et urgente à la crise humanitaire et aux drames socioéconomiques et communautaires provoqués par l’insécurité sans oublier le renforcement de la gouvernance et la lutte contre la corruption » a indiqué le ministre.
La question de la Russie n’est pas une question d’actualité (…)
Ce point de presse a été l’occasion pour le porte-parole du gouvernement de se prononcer sur l’appel de certaines organisations de la société civile à rompre la coopération militaire avec la France et se tourner vers la Russie. A ce sujet, il déclare : « le gouvernement du Burkina Faso a fait le choix de maintenir ses relations et surtout de travailler avec les institutions de la sous-région et les institutions internationales. Nous ne ménageons aucun effort pour chercher du soutien afin de nous permettre à sécuriser davantage le pays. La question de la Russie n’est pas une question d’actualité, ce n’est pas non plus une question de non actualité. Pour le moment nous nous attelons à mettre en place un dispositif permettant au pays de rebondir et surtout retrouver la sécurité entière de notre territoire ». Face à l’insistance des questions des journalistes sur la coopération avec Wagner, Lionel Bilgo déclare : « le Burkina n’est pas le Mali, et le Burkina doit faire comme le Burkina. Il faut tenir compte du contexte ». Pour le ministre, notre contexte impose une analyse différente, une analyse spécifique de la situation.
Pour ceux qui se demandent si des victoires sont enregistrées du côté des Forces de défense et de sécurité, dans la lutte contre le terrorisme, le conférencier répond par l’affirmatif, et annonce d’ailleurs qu’une dizaine de familles déplacées ont rejoint leur localité d’origine. Sans donner plus de détail, il avance des questions de sécurité.
Thierry KABORE
Source: lesechosdufaso