LETTRE DU MAGHREB. Assemblée dissoute, députés accusés de « complot contre l’État », pénuries et inflation en hausse : la crise est multidimensionnelle.
xpliquer la complexité de la situation politique en Tunisie exigerait un numéro complet du Point avec un wagon de suppléments à dos carrés adossés à une kyrielle de Que sais-je en petits caractères. Pour faire simple, la situation peut se résumer ainsi ? « Y aura-t-il du pain subventionné pour l’iftar ? » « Y aura-t-il assez de baguettes à 190 millimes pour permettre à chacun de se nourrir ? » Cette question aurait paru choquante il y a peu, elle appartient désormais à la vie de chaque jour. Elle est devenue une question existentielle pour la démocratie mise entre parenthèses depuis le 25 juillet. On ne se pose plus la question du progrès, d’une société meilleure, mais celle du pain. De la bouffe de base pas d’un produit importé de France à dix-huit dinars en vente chez Carrefour. Un