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L’ex-rébellion bloque le retour de l’armée malienne à Kidal

Le travail du comité de suivi de l’accord de paix, présidé par l’Algérie, fait régulièrement l’objet de blocages de la CMA, qui accuse le gouvernement de Bamako de manque de volonté politique.

Les troupes de l’armée malienne ont été empêchées de rentrer dans la ville de Kidal par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion targuie), selon des sources locales. Après dix jours de l’annonce de son départ de Gao, dans le centre du pays, le bataillon reconstitué des FAMAs (forces armées maliennes) n’est toujours pas arrivé dans cette ville du nord du pays, d’où est partie la rébellion targuie en 2012, après le putsch militaire contre l’ancien président Amadou Toumané Touré (ATT), selon la même source.

Pourtant un accord avait été signé entre la CMA et le gouvernement malien et devait déjà être effectif depuis le 13 février, date à laquelle une partie du bataillon des FAMAs devait arriver à Kidal, sous contrôle quasi total des membres de l’ex-rébellion. Ville à dominance targuie, Kidal est gérée par la CMA, la présence de l’administration malienne étant réduite à presque rien. L’accord de paix de 2015, issu du processus d’Alger, devait permettre le retour de l’État malien dans le nord du pays, mais cinq ans plus tard, peu de choses ont été faites, en raison des coups de frein donnés à la mise en œuvre de ce texte.

Le gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keïta reproche justement à la CMA de prendre des décisions relevant de l’autorité de l’État à Bamako, comme le renvoi du directeur général de la santé et de médecins, dans ce contexte de pandémie de coronavirus, ainsi que la délivrance d’autorisation de déplacement d’un site d’orpaillage, sur lequel Bamako n’exerce aucun contrôle, rapporte encore RFI.

La CMA justifie ses agissements par l’absence de l’État dans cette ville. “Nous sommes les maîtres des lieux. L’État est absent depuis 2012, nous essayons de maintenir des services en termes de sécurité, de santé, de justice pour les populations”, justifie Mohamed Ould Mahmoud, l’un des porte-parole de la CMA. Mercredi dernier, le gouvernement a dénoncé la grâce accordée par le président de la CMA, Billal Ag Acharif, à une vingtaine de prisonniers, qualifiant cela “d’actes attentatoires à la souveraineté nationale”, a rapporté l’AFP. Le gouvernement dit dans un communiqué constater “avec indignation que, depuis un moment, la Coordination des mouvements de l’Azawad s’arroge des actes régaliens de l’État en violation flagrante des termes de l’Accord” de paix d’Alger.
Les “actes antirépublicains” de la CMA “vont d’une prétendue grâce accordée à des détenus, à la délivrance d’autorisations de déplacement sur des sites d’orpaillage, en passant par le refus de recevoir les médecins en charge de la lutte contre la maladie de coronavirus”, détaille encore le gouvernement. Depuis la signature de l’Accord d’Alger en mai-juin 2015, la situation a peu évolué dans le nord du Mali, où les groupes terroristes ont profité de ce vide politico-administratif pour asseoir leur contrôle sur des territoires entiers, faisant de ce pays leur base arrière dans l’ensemble du Sahel.

Lyès Menacer

Source: liberte-algerie

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