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Lettre ouverte au président de la République française François Hollande.

Excellence, si vous ne prenez pas garde le désamour entre la France et le Mali risque de perdurer à jamais. Nous avons connaissance de la Loi Française sur l’OCRS (l’Organisation Commune des Régions du Sahel), une Loi N° 57-27 du 10 janvier 1957 toujours en vigueur et jamais abrogée.

 

président français  François Hollande

 

 

Par votre politique, vous mettez fin à l’existence d’un Etat-Nation qui date des siècles, depuis l’empire du Mali qui s’étendait sur plus de 05 millions de Km2. Par votre politique, vous êtes aujourd’hui pointé du doigt au Rwanda comme responsables d’un génocide jamais vu dans notre Histoire contemporaine. Vous êtes accusés des massacres en Centrafrique pour avoir désarmé un groupe au détriment d’un autre.  Vous êtes responsables du chaos existant en Libye (Si le peuple libyen pouvait ressusciter Mahamar KADDAFI, il l’aurait fait). En déstabilisant la Libye, vous avez fait d’une pierre deux coups pour installer un désordre au Mali au nom de votre Programme de l’OCRS.  Nous avons connaissance que le MNLA est votre création et la preuve vous faite tout pour l’assister.

Combattu par leurs alliés Djihadistes, Serval dans son intervention pour libérer le Mali a permis leur régénération. Nous savons, Monsieur le Président combien vos services de communication se sont investis pour séparer théoriquement le MNLA des Djihadistes.

 

Pour rappel, lors de l’occupation du Nord malien, les populations du Nord se sentaient plus en sécurité avec AQMI et MUJAO qu’avec le MNLA qui violait, pillait, volait et tuait sans état d’âme. Pour dire que le MNLA est une organisation terroriste plus dangereuse que les autres.

 

Excellence, quelle image vous donner des Droits de l’Homme et du Droit International Humanitaire en soutenant de tels criminels pour des intérêts irréalistes et irréalisables.

 

Vous dites, Excellence, ne pas combattre le MNLA parce que ce sont des maliens qui revendiquent un territoire malien, cela efface-t-il  le fait que ce groupe soit terroriste ? Ils ont participé avec les Djihadistes aux massacres d’Aguelhoc, ils ont tué en égorgeant des fonctionnaires maliens à Kidal, malgré tout ils se pavanent sur vos antennes de télévision et de radio.

 

Excellence la problématique du Droit International nous amène à nous approprié cette interrogation du Professeur Mohamed BEJAOUI (ancien Président de la Cour Internationale de Justice) : « Comment accepter au nom de l’ingérence humanitaire ou intervention humanitaire les Périscopes d’un sou- marins et comment refuser les stéthoscopes d’un Médecin…. ».

Monsieur le Président, nous n’avons pas honte d’avoir fait appel à vous pour nous aider dans cette guerre, tout comme le Général DEGAULLE n’a pas eu honte d’appeler nos grands-parents depuis Libreville pour aider la France contre les Nazis. On nous enseigne les remerciements à Thiaroye  de la France après sa libération.  «  Les faits sont têtus » d’après Paul KAGAME.

Excellence, jamais les maliens n’ont eu autant de sympathie pour la France lors de son intervention à Konna. Les remerciements à la malienne n’ont pas fait défaut. Nous vous avons accueilli avec acclamations et en héros et avons ignoré notre Président arrêté à vos côtés. Nous avons baptisé nos enfants et nos rues (François HOLLANDE et Damien BOITEUX) et avons enterré nos soldats en catimini, nous avons brandi partout sur le territoire malien le drapeau français que nous avons acheté avec nos maigres pécules et avons mis notre drapeau en berne. Nous avons érigé des monuments au nom des soldats français tombés et avons fait des petites tombes pour le Capitaine Sékou TRAORE et ses hommes qui ont choisi la mort à la honte comme l’avait fait son arrière-grand-père Babemba TRAORE roi du KENEDOUGOU. Quel bel exemple de reconnaissance de la part des maliens Monsieur le Président ?

Excellence, vous pouvez imposer le MNLA à nos autorités, vous pouvez les forcer à signer les Accords de Défense auxquels vous tenez beaucoup, mais le peuple malien n’y adhérera jamais. Nous ne pouvons pas adhérer à quelque chose que les pères de l’indépendance ont courageusement rejeté, que tous les Présidents maliens, même ceux que vous avez réussis à placer au sommet de l’Etat n’ont jamais voulu signer. Vous faites pression aujourd’hui sur nos dirigeants en brandissant  sur la tête de notre Président l’affaire TOMI  ou en soutenant les groupes armés furent-ils des terroristes pour la signature de l’Accord de Défense vous offrant la base rêvée de Tessalit où il a été demandé le 20 janvier 1961 au dernier soldat français de plier bagage.

 

Monsieur le Président, nous sommes un peuple fier en nous humiliant vous renforcez davantage cette fierté. Nous préférons le Mali envahi par les Djihadistes jusqu’à Kayes, nous obligeant ainsi à rentrer dans les maquis à nous battre pour notre liberté à un Mali sans Kidal ou un Mali avec un statut particulier pour une de ses régions.  Excellence nous refusons qu’un groupe que vous avez armé impose sa loi sur les autres communautés de la même région.

 

Excellence, vous dites que la France est un pays ami du Mali, nous vous retournons ces propos du Président Alpha O KONARE à la Sorbonne face aux étudiants : «  …….Vous dites que vous aimez le Mali ; si vous aimez le Mali, arrêtez de nous envoyer vos cigarettes, arrêtez de nous envoyer vos livres inadaptés, envoyez-nous les livres que vous enseignez à vos enfants. Si vous dites que vous aimez les maliens, il faut d’abord aimer les maliens qui vivent en France, vous ne pouvez pas nous aimer et renvoyer à chaque vol les maliens qui sont en France…. ». Monsieur le Président, si vous êtes un pays ami du Mali, vous ne pouvez pas avoir comme ami les ennemis du Mali. On le dit : « l’ami de ton ennemi n’est pas ton ami ».

 

Nous concluons cette lettre par un extrait du discours du Général DEGAULLE le 25 août 1944 à Paris après la libération de la France :

« Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l’émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains. Non ! Nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris ! Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l’appui et le concours de la France toute entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle. Eh bien ! Puisque l’ennemi qui tenait Paris a capitulé dans nos mains, la France rentre à Paris, chez elle. Elle y rentre sanglante, mais bien résolue………………………………………………..».

 

Monsieur le Président « les Faits sont têtus », vous savez, comme nous, que la France ne s’est pas libérée seule, mais DEGAULLE a tenu un discours dont les français avaient besoin ce jour.

 

Excellence la nouvelle génération africaine rêve d’un partenariat et non d’une assistance. Nous rêvons la fin de cette France-Afrique dont tous les Présidents français promettent alors qu’il en est rien. Nous rêvons d’une Afrique qui prend en charge sa sécurité  et non d’une assistance permanente au nom d’un accord. Bref nous ne comprenons pas cet acharnement à vouloir nous assister comme des éternels incapables sur tous les plans (Politique, économique, social, culturel….).

 

En vous souhaitant bonne réception, veuillez agréer son excellence Monsieur le Président de la république, l’expression de notre profond respect.

 

Hamadoun BAH

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