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Lettre à mon oncle Bass

Cher oncle,

Lettre ouverte

Bissimilahi Arahamani Arahim – Alhamdulilahi Arabilalamina. Je dis cela pour moi, pour la troupe familiale et tous les Maliens d’en bas non encore internés à Lahara. Louange à Dieu ! Et oui, tonton Bass, personne ne viendra nous apprendre à avoir la foi, à croire en Dieu.

Aussi, le « main en main » qui te donnera cette lettre, te remettra un colis d’arachides (de la part de grand mère) et un téléphone portable (d’occasion), que je t’ai acheté. Je suis vraiment content du fait que, nous aussi, arrivions de temps en temps à t’envoyer de petites choses.

La vie, mon cher oncle, ne mérite point d’être vécue, lorsqu’elle est synonyme de toujours recevoir, sans jamais rien donner. D’ailleurs, on a toujours quelque chose à donner, même lorsque, l’on manque de tout.

Oui, mon cher oncle, je suis de retour de Dessébougou, sans le moindre radis, mais tout de même avec la carcasse en entier. Et, c’est ça l’essentiel. Walahi, Bilahi, je jure, tant que mon pauvre cœur battra, je me battrai.

D’ailleurs, depuis deux jours je suis entré dans le domaine de l’immobilier… Enfin, je suis plutôt intermédiaire dans les affaires de ventes (légales ou illégales, s’en fout) de lots à usage d’habitation, de villas et d’autres constructions inachevées.

En effet, la misère ici au Mali, est devenue une mare mouvante de laves de volcan. Elle coule si vite, qu’après nous  avoir engloutis, (les Maliens d’en dessous) elle s’en prend de nos jours à nombre de Maliens « du milieu » et même à certains « d’en haut » dont les hanches ont été brisées par plus puissants qu’eux. Et ceux-ci n’ont d’autres solutions, pour éviter la chute vers le bas, que de revendre leurs biens, notamment, leurs parcelles ou même leurs maisons (bien ou mal acquis). Dommage pour eux, mais, bienvenus soient les malheurs qui peuvent faire le bonheur des pauvres. Sadisme ou cynisme, tu peux choisir cher oncle, le mot qui convient. Le Mali d’IBK est vraiment une implacable jungle où les plus petits et les plus faibles payent les frais. Alors, par pitié mon oncle, ne me parle point de pitié.

Toujours concernant la République, je  t’informe que, à peine revenus d’Alger où nos gouvernants étaient en négociations de paix avec les groupes rebelles des régions nord, ils ont vite fait d’annoncer que l’indivisibilité du pays est un acquis car accepté par  nos « frères égarés ». Et, pendant qu’ils (nos gouvernants) criaient victoire, les groupes armés pour leur part ont annoncé avoir créé une « Armée » pour « protéger » (dans les régions nord) les populations et leurs biens. De quoi faire rire un chameau, n’est-ce pas ?

Walahi, bilahi, je jure, certes, nous autres, qui constituons l’écrasante majorité des Maliens, voulons la paix et la réconciliation dans ce pays. Mais, il faut se rendre à l’évidence : ces groupes armés ne sont pas sérieux et ne se rendent même pas compte de la souffrance des centaines de milliers de nos compatriotes qui errent dans la nature depuis maintenant deux longues années.

Ces gens là (les bandes armées) mon pauvre Bass, tirant profit de cette situation d’insécurité dans le pays (ils font la navette entre l’Europe et le Mali, dorment dans des hôtels de luxe et se la coulent douce) ne peuvent être  pressés pour un accord de paix définitif.

Enfin, cher Bass, une fois n’est pas coutume, je termine cette lettre dans le marigot politique du Burkina Faso.

Là-bas, en effet, le destin a rattrapé le président Blaise Compaoré.

L’homme qui avait fait assassiner son meilleur ami Thomas Sankara par un mois d’octobre 1987 et même un simple journaliste pour accéder au pouvoir et le consolider chaque jour davantage, vient d’être balayé et chassé comme un margouillat par un autre mois d’octobre. Rentré par la petite porte dans l’histoire de son pays, il en sort par la même porte. Comme cet autre là que les Maliens avaient balayé un certain 26 Mars 1991.

Eh oui ! les gens d’en bas peuvent « gémir, pleurer, prier » pendant longtemps, mais, tôt ou tard, ils agiront de manière ferme, sans que rien ni personne ne puisse les arrêter. Je le dis piam !

Parce que, « c’est ça qui est ça » ! Walahi, bilahi, je jure !

A lundi prochain Inchallah !

Par ton petit Ablo

Source: Le 26 Mars

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