Silence, le Mali se latinise. J’aurais voulu écrire cette quinzième lettre en latin pour que je puisse mieux être lu et compris où passer par Jeune Afrique pour mieux être vu. Mais celui qui n’a pas de mère, tête sa grand-mère et s’en contente.
Cher grand-père, je ne t’écrirai pas en latin mais en “petit” bon français, simple et court, dans l’intérêt suprême du Mali. Je n’ai pas les gros mots pour t’écrire, ni un vocabulaire latin pour te décrire, mais j’ai ce cœur de Malien pour trier entre l’intérêt du Mali et la vente de ma lettre.
Cher grand-père, je ne savais pas non plus que l’incompréhension qui règne entre toi et moi dans nos échanges était due au simple fait que je ne parle pas le latin. N’eût été ma troisième lettre, le ‘’triumvirat’’, aucune de mes lettres n’ont été répondues. Triumvirat a reçu tous les honneurs par les paroles et par les actes car nul ne doute ce mot est du latin (Triumviratus). Je vais m’y atteler. Inch’Allah !
Cher grand-père, je ne sais pas comment poser ces questions en latin, mais pourtant, elles sont nécessaires. Le dialogue politique inclusif aurait-il lieu ? L’autre grand-père, ne prendra-t-il pas sa revanche ? S’il n’y a pas eu de crise postélectorale, n’aurait-il pas de crise pré dialogue ? Verrons-nous un jour, un Mali uni avec un seul ennemi, celui de la paix et de la Démocratie ?
Cher grand-père, pour une première dans ma lettre, je félicite le Mali pour les concertations entamées pour la crise du Centre. Même si, selon nos analyses, elles sont insuffisantes, elles valent mieux que rien et l’effort est salutaire. Pour nous, cher grand-père, comme vous l’avez dit, “Dura lex, sed lex”, “Dure est la loi, mais c’est la loi“. Retournons à nos textes. Que l’Armée seule défende et dans la règle de la guerre. Que les suspects soient conduits devant la justice et non dans les charniers de Nantaga. Qu’il n’ait pas de vengeance sur les civils. C’est cela la dure loi d’être un Etat de droit. C’est cela l’avenir. On ne peut armer des individus sans aucune formation politique et s’attendre à une issue heureuse. Jamais !
Cher grand-père, en attendant que j’apprenne le latin, je te laisse ce petit message, “Mali enim sacrificium nimis, praeter iniustitiam“, “aucun sacrifice n’est de trop pour le Mali sauf l’injustice“. En attendant le mardi prochain et que les nouvelles soient encore meilleures, on souhaite bonne mission au Mali dans le Centre.
Lettre de Koureichy
Source: Mali Tribune