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L’esclavage par ascendance dans la Région de Kayes : A quand la fin de cette pratique liberticide ?

Beaucoup reste encore à faire dans notre pays pour ouvrir la porte de la liberté à tous, gage de toute bonne démocratie. Abolies depuis des siècles et formellement  interdites par la constitution du 25 février 1992 en vigueur, force est de constater que  des pratiques esclavagistes restent toujours d’actualité dans plusieurs localités de notre pays et singulièrement dans la Région de Kayes.

 

Ce ne sont plus seulement de la bonne gouvernance et la sécurité dont les maliens ont soif. Si dans le district de Bamako et dans les régions du Centre et du Nord, les populations sont en quête permanente de leurs victuailles du jour et de leur sécurité ; elles sont plus d’un millier de personnes à vivre sous le joug de l’esclavage par ascendance dans plusieurs localités de la première région du pays notamment Dindanko, Djougoun, Guémoucouraba dans le cercle de Kita. Une pratique inhumaine et liberticide qui expose l’état périmée du pilier liberté pour tous dans toute bonne démocratie. Dans une réaction faite le weekend dernier, la commission nationale de Droit de l’Homme (CNDH) a alerté sur un déplacement de masses dans les localités suscitées. Selon le bureau de la commission, environ 1153 personnes victimes de l’esclavage par ascendance, dans le cercle de Kita, ont  quitté leurs localités. Pour éviter la survie de cette situation, l’exécutif central doit avec l’Assemblée Nationale adopter un  projet de loi portant répression de l’esclavage et des pratiques du genre. « La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a effectué, du 6 au 7 juillet courant, une mission d’investigation à Mambri, une commune du cercle de Kita, dans la région de Kayes. Suite aux allégations relatives à l’arrivée dans ce village de mille cinquante-trois (1153) personnes déplacées internes, dont 534 hommes, 619 femmes et 720 enfants, selon les témoignages reçus, toutes victimes de l’esclavage par ascendance dans les communes de Dindanko, Djougoun, Guémoucouraba du même cercle » relate la commission dans sa note avant d’enchainer que ces victimes ont fait l’objet  des violations graves des droits de l’homme. « De plus, des allégations récurrentes et persistantes font état d’esclavage dans d’autres localités (Diema, Yelimane, Nioro du Sahel…) où des personnes seraient privées de leurs droits élémentaires de cultiver leurs champs et/ou de réhabiliter leurs maisons qui est en pleine période hivernale » déplore  la CNDH.

Face à ces violations des droits humains, la Commission nationale des droits de l’Homme après avoir déploré l’absence de mesures humanitaires d’urgences en faveur de ces personnes déplacées, en état de fragilité a recommandé aux autorités maliennes  d’engager les procédures judiciaires rigoureuses devant la Justice de paix à compétence étendue de Toukoto, cercle de Kita, en lien avec les infractions constatées. Aussi, elle  a quémandé   au gouvernement d’appuyer en produits de première nécessité les déplacés et les populations hôtes de Mambri et d’augmenter la capacité d’accueil des établissements scolaires de la zone concernée, en prévision de la prochaine rentrée scolaire .La CNDH a également invité  le    gouvernement et l’Assemblée nationale à l’adoption du projet de loi portant « répression de l’esclavage et des pratiques assimilées ».

Alors, le temps, l’unique sage, nous dira si ces demandes seront prises en charger par l’exécutif central de Bamako…

Seydou Konaté

LE COMBAT

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