Les Technologies de l’information et de la communication (TIC) restent encore l’un des rares secteurs à avoir résisté à la crise de la Covid-19. Elles sont de plus en plus pressenties comme le secteur principal pouvant aider l’humanité, surtout l’Afrique, à se remettre des conséquences économiques, sociales, humaines de cette pandémie mondiale. À condition, estiment certains experts, de les mettre au service de la science, la technologie et l’innovation (STI). «La science, la technologie et l’innovation seront au cœur de la reprise de l’Afrique après la pandémie dévastatrice de coronavirus et de la capacité du continent à créer des emplois durables», a déclaré lundi 15 juin, la secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
Intervenant à l’ouverture d’un forum de cinq jours sur l’innovation et l’investissement pour combattre la Covid-19 en Afrique, Vera Songwe a estimé que l’Afrique a besoin d’innover pour définir des solutions locales adaptées à ses réalités propres. Afin, selon elle, d’endiguer la maladie à coronavirus et sortir de la récession économique que celle-ci a provoquée dans le monde entier, notamment en Afrique où certaines régions n’ont pas connu de récession depuis plus de 25 ans.
Pour y arriver, les États doivent mettre à disposition des fonds nécessaires à cet effet. «Nous avons besoin d’investissements dans l’innovation, la science et la technologie pour comprendre comment nous pouvons protéger nos citoyens et aussi comme moyen de sortie de cette crise», a insisté Mme Vera Songwe, avant d’attirer l’attention sur certains facteurs de blocage à l’innovation et à la créativité. Les coûts actuels des enregistrements de propriété intellectuelle sur le continent sont prohibitifs et ne récompensent pas l’innovation, a-t-elle déploré. Pour faire face à une telle situation, «nous devons aussi nous assurer que nos décideurs politiques veillent à ce que nos plateformes technologiques soient robustes».
Pour d’autres, le continent doit, au regard des défis, innover ensemble et soutenir ses jeunes en créant les infrastructures nécessaires à la création d’emplois de qualité et pour inciter la croissance économique. «Nous devons stimuler les investissements stratégiques dans les STI si nous voulons réaliser les aspirations de l’Afrique telles qu’énoncées dans l’Agenda 2063», a soutenu de son côté la commissaire de l’Union africaine aux ressources humaines, la science et la technologie. Sarah Anyang Agbor a précisé que le secteur privé a un rôle clé à jouer pour aider le continent à traduire la recherche en innovation.
Cela, en vue de la réalisation des Objectifs de développement durable. Car, les ODD doivent rester notre boussole alors que nous combattons la pandémie, a rappelé le directeur régional et représentant du Bureau régional de l’Unesco pour l’Afrique, M. Gijzen .
Cheick M. TRAORÉ
Source: Journal l’Essor- Mali