Avez-vous déjà remarqué comme les personnes qui savent ce qu’elles veulent et où elles vont attirent naturellement notre attention ?
Elles dégagent quelque chose de fort, qui inspire, qui donne envie de faire mieux, de faire pareil. Leur lucidité est précieuse. L’être humain, en général, a du mal avec les limites. Il a tendance à se mêler de ce qui ne le regarde pas, comme si c’était plus fort que lui.
Qu’on fasse quelque chose ou qu’on ne fasse rien, on est toujours critiqué. Et parfois, même quand il ne se passe rien, certains trouvent encore de quoi parler, inventer, exagérer, selon ce qui les arrange. Aujourd’hui, tout est sujet à discussion : un mot, un geste, une photo, une vidéo. Tout est observé, interprété, commenté, souvent sans chercher à comprendre. Il faut juste faire du bruit, que ça ait du sens ou non.
Et puis, il y a ceux qui s’invitent dans la vie des autres sans y être invités. Mariages, baptêmes, soirées privées, conférences… rien ne les arrête. Ils savent comment s’imposer, se faufiler et ne voient aucun mal à s’incruster.
Certains vont même plus loin, s’impliquant dans les problèmes de famille des autres. Ils se prennent pour des experts, donnent leur avis sur tout, alors qu’ils n’ont jamais connu une vraie relation stable, ou qu’ils ont déjà bien du mal à gérer la leur. Pourtant, ils parlent comme s’ils détenaient toutes les réponses.
Et que dire de ceux qui volent les idées, le travail, les créations des autres ? Ils copient sans gêne, ne citent personne, et s’attribuent les mérites sans rien créer eux-mêmes.
Ce genre de comportements existe depuis toujours, mais il est peut-être temps de s’arrêter et de réfléchir. Quand déciderons-nous de nous concentrer sur notre propre vie, notre propre valeur ? Quand allons-nous arrêter de juger, critiquer, ou vouloir contrôler la vie des autres ? Quand apprendrons-nous à simplement laisser les gens vivre comme ils l’entendent ?
Peut-être quand chacun aura trouvé sa place. Ceux qui ont un objectif, une famille à aimer, un équilibre à préserver, n’ont pas le temps de s’occuper de ce que font les autres. Ils sont concentrés sur leur paix, leur avenir, et cela peut sembler égoïste – mais c’est souvent une bonne chose.
Parfois, certains comportements poussent les gens à se replier sur eux-mêmes. Et on comprend alors pourquoi le dicton dit : « Chacun pour soi, Dieu pour tous ». Si on ne peut pas aider, alors mieux vaut ne pas juger car on ne connaît ni les raisons, ni le contexte, ni les objectifs des choix de l’autre. Et c’est beaucoup mieux ainsi.
Parce que c’est notre Mali.
Muriel Jules
Source: Mali Tribune
