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Les recasés de Niamakoro – Dialobougou appellent l’Etat à plus de discernement

Dans un communiqué conjoint, en date du 14 novembre 2018, le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, et celui des Transports, ont déclaré que face à l’ampleur de l’occupation illégale du domaine de l’Aéroport international Président Modibo Kéita-Sénou, la population doit se rappeler que cette parcelle de terrain à usage d’emprise aéroportuaire est classée suivant le Décret n°99-252/P-RM du 15 septembre 1999. Mieux, le communiqué ajoute que les dispositions seront prises pour libérer le domaine de toutes occupations illicites.
A en croire, le communiqué le gouvernement procèdera à la démolition de tous les édifices bâtis dans la zone aéroportuaire.
Dans les faits, ce communiqué pose un problème ; en cela qu’il semble avoir été rédigé par les autorités dans la précipitation, sans le temps de vérifier et de cerner tout le contour de cette affaire d’espace aéroportuaire.


En effet, il est évident que la zone aéroportuaire, au regard de ce qui s’y passe, est sujette à une réelle spéculation foncière. Cependant, l’histoire doit retenir que tous les occupants de ladite zone ne sont pas forcément ni l’illégalité, encore moins des spéculateurs fonciers. Une petite enquête menée auprès des concernés est suffisante pour savoir que certains des occupants sont dans la légalité. Eux, ils sont appelés les déguerpis et recasés de Niamakoro Diallobougou. Ces déguerpis, faut-il le rappeler, ont été mis dans leur droit, après 22 ans de combat.
Pour rappel, c’est par le décret n°95-252 P-RM du 15 septembre 1999, portant classement de parcelles de terrain à usage d’emprise aéroportuaire que 4.712 familles avaient été appelées à quitter les lieux. Pendant plus de 22 ans, les déguerpis se réuniront en plusieurs associations pour réclamer justice.
En 2016, le gouvernement instruit en Conseil des ministres à Mohamed Ag Erlaf, ministre de l’Administration territoriale de l’époque, de procéder à la réinstallation des déguerpis sur leur ancien site. Le ministre autorise alors le maire du District de Bamako, Adama Sangaré, de répartir les lots concernés entre les bénéficiaires.
Après le morcellement effectué par les services techniques et le recensement des déguerpis, le maire du District signe 720 notifications sur lesquelles 480 sont remises aux déguerpis. Pour manifester leur joie d’avoir été remis dans leur droit, la Coordination des déguerpis de Niamakoro-Diallobougou avait aminé, le mardi 24 octobre 2018, une conférence de presse pour remercier le président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, pour son implication dans la gestion de leur problème. Au cours de cette conférence de presse, les déguerpis avaient déclaré avoir retrouvé le sourire et l’espoir suite à l’engagement personnel du Président de la République et de son gouvernement de les mettre dans leurs droits. Mieux, les déguerpis avaient promis une victoire éclatante à IBK pour la présidentielle de juillet 2018. A l’issu de cette conférence, les déguerpis avaient donné le premier coup de pelle de la viabilisation de la zone de Niamakoro-Diallobougou. La partie de la zone aéroportuaire attribuée aux déguerpis de Niamokoro correspond à l’un des espaces verts. Curieusement, sur cet espace se trouvent l’usine de fabrication d’engrais « Togouna-Agro –Industrie » et la maison de plusieurs membres des groupes armés, signataires de l’accord, le fameux « Kidal Courani ». Tous ces occupants de la zone aéroportuaire ont une relative légalité.
Par conséquence, le communiqué des deux ministères crée la confusion lorsqu’il traite tous les occupants d’illégaux. C’est vrai que l’espace souffre de cet avantage d’être immense ; toute chose qui fait de la zone un nid de malfrats et surtout une source de revenu pour tous les spéculateurs du pays. Voilà une raison qui pose la nécessité de revoir la situation de la zone aéroport à travers ce que nous appelons un nouveau bornage. A cet effet, dans ce nouveau découpage, il convient pour les autorités de prendre les dispositions urgentes pour déclasser de la zone aéroport les espaces occupés par ceux-là qui sont aujourd’hui, ni plus ni moins que des occupants légaux. D’ailleurs, la chose n’est pas compliquée, sachant bien ces espaces occupés par les recasés de Niamakoro Dialobougou constituent les parties non vitales de l’aéroport.

MLSIDIBE

 

Source: Koulouba.com

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