En donnant à la société marocaine Ozone l’exclusivité du traitement des ordures ménagères dans le district de Bamako, suite à la signature d’une convention de 9 milliards de Fcfa sur 8 ans, l’Etat ferme la porte aux projets industriels de traitement des ordures ménagères en mesure de débarrasser Bamako de ces montagnes de saletés à moindre coût.
Tel un sujet tabou, la convention signée avec la société marocaine Ozone est gênante pour les autorités, chaque fois qu’elle est évoquée. Les réponses servies relèvent du faux-fuyant et il est temps de se poser la question suivante : de quelle protection bénéficie ainsi Ozone prendre en otage un secteur d’activités aussi stratégique que l’assainissement de la capitale malienne ?
Rappelons qu’à travers cette convention, la société Ozone doit recevoir chaque année de l’Etat malien la rondelette somme de 4 milliards de nos francs. La cagnotte devant être complétée de 5 milliards de Fcfa par les municipalités pour atteindre 9 milliards de Fcfa. Cette convention signée sur 8 ans et qui devrait donc prendre fin en l’an 2022, est une véritable muraille dressée devant les promoteurs d’unités industrielles de traitement des ordures ménagères dont des cadres de la diaspora prêts à assurer le transfert de technologie utilisée par de grands groupes dont l’expertise en la matière est avérée. L’Etat pouvait, avec la réalisation de ces projets industriels, économiser les 4 milliards qu’elle verse chaque année à Ozone et la participation des municipalités au financement de cette convention avec la société marocaine servirait à asseoir une collaboration avec les industries installées, tout en maintenant l’intervention réglementée des GIE de collecte d’ordures parce que pourvoyeuse d’emplois et de revenus.
Selon un membre de la diaspora que nous avons rencontré, les mairies peuvent être partenaires de ces unités industrielles qui ne sont pas coûteuses et ainsi assurer la salubrité de leur localité, tout en trouvant de nouvelles sources de revenus ou d’énergie avec les ordures collectées.
En effet, les ordures ménagères sont devenues de nos jours une mine à partir de laquelle on peut extraire de l’énergie, de l’engrais naturel et de nombreux produits issus du recyclage des déchets plastiques et en caoutchouc.
Il est temps que du côté du gouvernement on arrête cette politique de l’autruche en ce qui concerne la politique d’assainissement pour trouver des moyens de sortir de cet encerclement de la capitale par des monticules d’ordures ménagères. Surtout, le créneau de traitement industriel des ordures est source de développement industriel et de création d’emplois.
A.B. NIANG
Aujourdhui