Pendant près de trois heures, François Hollande a fait face aux questions des journalistes à l’occasion de la troisième conférence de presse de son mandat, initialement organisée pour préciser le cap de la politique présidentielle. Interrogé sur sa vie privée, après les révélations sur sa liaison avec une actrice, le chef de l’Etat a indiqué son souhait de «régler les affaires privées en privé».
François Hollande a livré sa feuille de route générale avant de répondre aux questions des journalistes.
- «La mise en mouvement de la société française»
« Il ne s’agit pas de changer de chemin, il s’agit d’aller plus loin, d’accélérer », déclare le président, qui entend « s’appuyer sur les entreprises », grâce à son « pacte de responsabilité ». « Nous n’avons pas encore gagné la bataille de l’emploi », précise-t-il. « La production est le principal problème de la France, il faut produire plus, produire mieux (…) Pour retrouver la croissance, c’est sur l’offre qu’il faut agir ».
« La fiscalité sur les sociétés va être modernisée avec une baisse du nombre de taxes, avec comme exigence l’investissement et l’emploi ». Les contreparties comporteront des objectifs chiffrés d’embauche. « L’allègement du coût du travail va se poursuivre », avec la fin des cotisations familiales d’ici 2017 pour les entreprises, qui vont bénéficier au total d’un allègement de leurs charges de 30 milliards.
Le gouvernement « engagera sa responsabilité devant l’Assemblée » au sujet du « pacte de responsabilité », dont les travaux s’achèveront « pour la conférence sociale du printemps ». Une loi de programmation sur le pacte sera présentée à l’automne.
« 50 milliards d’euros d’économies doivent être réalisées entre 2015 et 2017 », prévient François Hollande. « Un conseil stratégique de la dépense évaluera chaque mois les politiques publiques ». Le président se dit prêt à faire « évoluer » le nombre de régions françaises.
- Le Mali
François Hollande rend hommage aux soldats français.
- La Centrafrique
« Nous n’avons pas terminé le travail, nous allons le continuer ». « La France aide, elle ne se substitue pas, nous n’avons pas vocation à choisir les dirigeants de la Centrafrique ».
- L’Europe
« Faire l’Europe, ce n’est pas défaire la France ». François Hollande souhaite « une initiative franco-allemande sur l’harmonisation de la fiscalité et l’énergie ».
- La vie privée
Le président de l’Association de la presse présidentielle, Alain Barluet (Le Figaro), demande à François Hollande si « Valérie Trierweiler est toujours la première dame de France ».
« Chacun, dans sa vie personnelle, peut traverser des épreuves. C’est notre cas », répond François Hollande. « Ce sont des moments douloureux. Mais j’ai un principe,
c’est que les affaires privées se traitent en privé, dans une intimité respectueuse de chacun. Ce n’est donc ni le lieu ni le moment de le faire ».
Evoquant la visite d’Etat aux Etats-Unis, où Valérie Trierweiler est censée l’accompagner, il a précisé qu’il donnerait des clarifications avant cette échéance, prévue le 11 février. « Valérie Trierweiler se repose, je n’ai pas de commentaire à faire ».
« Mon indignation est totale », vis-à-vis du magazine Closer, déclare le président en réponse à une autre question, tout en semblant écarter des poursuites judiciaires.
- La sécurité rapprochée
François Hollande estime que sa sécurité « est assurée partout et à tout moment ». Le président revendique sa « liberté de circuler » où il le veut, quand il le veut, avec une protection.
- L’affaire Dieudonné
« L’antisémitisme, le racisme, la xénophobie seront pourchassés comme cela a été fait à l’initiative du ministre de l’Intérieur ». « La liberté de réunion, la liberté d’expression, la liberté de création ne peuvent s’en trouver en aucune façon diminuées, sauf circonstance exceptionnelle (…) quand la dignité des personnes est en cause ou que des troubles majeurs à l’ordre public peuvent être opposés », a-t-il poursuivi, avant de saluer une « victoire » à propos de l’interdiction du spectacle de Dieudonné.
- L’affaire Leonarda
François Hollande a jugé que l’affaire Leonarda, la jeune Rom kosovare expulsée avec sa famille en octobre, était « réglée », soulignant que la loi avait été « appliquée ». « Personne n’est revenu », a ajouté le chef de l’Etat, précisant être intervenu dans cette affaire « parce qu’il y avait un moment un trouble ».
- Jihadistes
700 jeunes Français et jeunes étrangers sont partis de France pour faire le Jihad en Syrie, selon François Hollande.
rfi