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Les mots et les maux : Quand la malhonnêteté et l’hypocrisie décrédibilisent la classe politique

Les dernières élections organisées dans notre pays ont fini par convaincre les plus sceptiques de la dégradation constante et irréversible de l’état du système démocratique au Mali depuis l’avènement du multipartisme en 1991. En effet, lors des différents scrutins de 1992 à ce jour, le taux de participation ont oscillé entre 43 et 9 % (dernières législatives partielles en Commune V du district de Bamako). Les raisons de ce désamour entre les citoyens et le vote sont certes nombreuses. Mais à y voir de près la malhonnêteté et l’hypocrisie des acteurs de la classe politique y sont pour beaucoup. La situation est d’autant plus préoccupante qu’elle suscite des inquiétudes chez l’ensemble des observateurs et démocrates convaincus.

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En effet, hier, certains membres de l’actuel gouvernement étaient parmi les fervents laudateurs du régime d’ATT.

D’autres ont poussé si loin l’outrecuidance qu’ils n’ont pas hésité à l’époque à aller solliciter ce dernier pour un 3e mandat à la tête du pays. Parmi les raisons avancées à l’époque, prétendaient-ils, “l’insécurité généralisée et la rébellion au nord du pays”.

Quelques semaines juste après leurs différents et successifs passages à Koulouba, survint le coup d’Etat du 22 mars 2012.

Les mêmes se retrouvèrent parmi les premiers à monter à Kati pour aller solliciter les bonnes grâces du capitaine Sanogo et de sa junte. Ensuite, grâce au combat des démocrates et défenseurs de la république, ils ont été sur la liste des partants pour l’élection présidentielle de juillet-août 2013.

Ils sont nombreux à avoir vilipendé des adversaires à cette occasion, dont l’actuel locataire du palais de Koulouba, Ibrahim Boubacar Keita.

A la proclamation des résultats provisoires, toute honte bue, ils ont encore été parmi les premiers à retourner leur veste, pour s’agglutiner autour de celui-ci, car assurés de sa victoire sans ambages à l’issue d’un second tour devenu quasiment anecdotique.

Aujourd’hui, ils sont devenus les chantres de la défense du programme de société de celui-ci vis-à-vis duquel ils ne rataient aucune occasion pour le vouer aux gémonies. Pis, ils veulent ravir aux fidèles partisans du président de la République ce qui leur revient de droit. Ils n’ont à cet effet que faire des résultats du fait majoritaire légitimement consacré par les urnes.

Comme quoi, la malhonnêteté et l’hypocrisie sont aujourd’hui les choses les mieux partagées au sein de la classe politique malienne où la conviction a carrément laisser la place à l’esprit du gain facile et au partage de gâteau.

De quoi désabuser, désorienter et complètement démotiver le citoyen lambda par rapport à la chose “politique”. Avec de tels comportements vis-à-vis du pouvoir, il va falloir du temps et beaucoup de temps pour crédibiliser le combat politique. Heureusement que quelques-uns font encore exception à cette façon qui semble être la règle générale.

B. Sidibé

Source: L’Indicateur du Renouveau

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