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Les messages des invités : L’estime et le soutien

Les amis du Mali ont été unanimes dans leur hommage à notre peuple et dans leur optimisme quant à l’action future du président de la République.investiture ibrahim boubacar keita ibk alassane dramane ouatara yayi boni ali bongo odimba mohamed 6 VI premiere dame aminata maiga

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, hérite certes d’un pays meurtri, mais pour mener à bien sa tâche de reconstruction, il peut compter sur le soutien et l’accompagnement constants de ses pairs africains et de la France. C’est le sens que l’on peut donner à la cérémonie marquant le début du quinquennat de IBK qui s’est déroulée hier au stade du 26 mars. Les différents messages adressés à Ibrahim B. Keïta et les hommages rendus à l’ensemble du peuple malien au cours de la cérémonie témoignent de l’admiration de la communauté africaine et de la France à l’égard de notre pays dont l’existence avait, pendant plus d’une année, été menacée par des fanatiques et autres adeptes de l’obscurantisme religieux.

Aujourd’hui le Mali tourne définitivement une page sombre de son histoire. Les amis de notre pays – la France, le Tchad, le royaume du Maroc et les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) – veulent croire à une sortie effective d’une crise engendrée par les événements de mars 2012 et l’occupation de trois Régions du Septentrion, à savoir Gao, Tombouctou et Kidal. Les prémisses d’une paix durable et définitive ont été posées par le déclenchement de la guerre pour stopper l’avancée des groupes jihadistes vers le sud du pays. Le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré avait pris la bonne résolution en sollicitant l’aide de la France dont l’intervention armée a permis de sauver notre pays.

 

 

LA VICTOIRE SUR L’OBSCURANTISME –  Le revirement de conjoncture peut être daté du 17 janvier dernier et il s’est situé au niveau de la localité de Konna à quelques kilomètres de la ville de Mopti. Des hélicoptères français avaient intercepté et entièrement détruit la colonne des jihadistes. La France signait ainsi son entrée effective en guerre contre le terrorisme et le jihadisme sur le territoire malien. Cette intervention salutaire épisode aura un formidable effet d’entraînement sur la communauté africaine et internationale soucieuse du respect des droits élémentaires de l’homme et de l’intégrité territoriale d’un pays souverain. Du début de la guerre en janvier à nos jours, cela fait presque exactement huit mois que notre pays fait l’objet d’une attention particulière des Nations unies ainsi que des organisations régionales et sous-régionales. Pour les autorités de notre pays, pour l’ensemble du peuple malien et pour ceux dont l’accompagnement a permis de tenir de gagner la guerre de reconquête, puis d’organiser l’élection présidentielle, le temps était donc venu de se réjouir du retour à la paix et à la cohésion sociale.

 

 

Premier à prendre la parole lors de la cérémonie d’hier au stade du 26 mars, le président français, François Hollande, a exprimé sa fierté d’avoir contribué à ce qu’il convient d’appeler la victoire de la démocratie sur l’obscurantisme. L’illustre hôte n’a pas oublié l’accueil triomphal qui lui avait été réservé par le peuple malien au cours de sa précédente visite dans notre , visite survenue au lendemain des victoires militaires décisives au Nord du Mali. « Je me souviens encore de l’immense joie qui m’animait quand je suis arrivé ici à Bamako en février dernier. Nous étions au début de notre guerre. Aujourd’hui, la victoire est la nôtre. Cette victoire, elle a commencé quand Konna a été libéré. Elle a commencé quand Gao, Tombouctou et Kidal ont été libérés. La France est fière d’avoir participé à cette victoire », a indiqué François Hollande, tout en rappelant le contexte dans lequel est intervenue la France dans notre pays.

 

 

Le président français a tenu à saluer le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, pour son courage et son engagement qui ont sauvé le Mali d’une occupation djihadiste. « Sans son appel, c’est le terrorisme qui serait à Bamako. Monsieur le président, nous avons réussi ensemble cette guerre. La France a payé ainsi une dette qu’elle avait contractée pendant les deux guerres mondiales. Il était alors de mon devoir d’intervenir et d’aider un pays ami en difficulté. Je pense aux nombreux et valeureux soldats maliens qui ont payé de leur vie pour que la France soit libérée », a souligné le président français. Certes, notre pays vient de gagner une bataille, mais pas la guerre contre le terrorisme, a ajouté François Hollande, tout en appelant les autorités et l’ensemble du peuple malien à la vigilance. L’appui de la France à notre pays ne fera pas défaut et l’ancienne puissance coloniale restera présente le temps nécessaire aux côtés des forces africaines jusqu’à ce que le Mali retrouve sa stabilité totale, a promis François Hollande.

 

 

DEUX PEUPLES D’UN MEME PAYS – Le chef de l’Etat français s’est dit prêt à travailler en étroite collaboration avec le nouveau président qu’il traite d’ami. Son estime pour Ibrahim Boubacar Keita ne souffre d’aucune ambiguïté. « Le Mali a un bon président. C’est un grand homme que je connais personnellement. Cher Ibrahim, la France et le Mali sont liés par un bel exemple de partenariat et de solidarité aux yeux de la communauté internationale. Quand les libertés sont menacées et les droits sont bafouillés, le monde a le devoir d’intervenir. Voilà désormais le message de Bamako à l’endroit de la communauté internationale », a conclu François Hollande en faisant une allusion voilée à la position de la France sur la guerre civile en Syrie.

 

 

Pour le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, président en exercice de la CEDEAO, être à cette cérémonie n’a rien de surprenant. Et il le fait savoir en s’adressant au public en bambara : « Aw ni téré » ou encore « chers frères, ivoiriens ko kaw fo ». Pour lui, le peuple malien a prouvé au monde entier sa maturité. Ce qui s’est passé au Mali aurait ébranlé n’importe quelle nation. Mais grâce aux autorités de la Transition et à l’ensemble du peuple malien, le pays entame une sortie heureuse d’une crise qui n’avait que trop duré, a dit le président ivoirien, pour qui le Mali et la Côte d’Ivoire sont deux peuples d’un même pays. « Oui, IBK est l’homme de la situation. Tes qualités d’homme d’Etat et ta carrure sont de notoriété. Oui avec vous, Monsieur le président, le Mali est entre de bonnes mains », a conclu le président ivoirien.

 

 

Même sentiment de devoir accompli pour Idriss Déby Itno, le président tchadien, longuement ovationné par le public chaque fois que son nom était prononcé par le maître de cérémonie. Le président tchadien a exprimé sa fierté et sa reconnaissance aux autorités et à l’ensemble du peuple malien. Il a réaffirmé tout son attachement au peuple malien et a assuré de sa disponibilité à œuvrer au sein de la communauté internationale pour le retour à la paix définitive au Mali. Au président IBK, Idriss Déby Itno, a exposé le secret de la stabilité sociale au Tchad. « Être à l’écoute de son peuple, savoir faire des compromis dans le respect des textes fondamentaux, voilà ce que le Tchad a toujours fait. Je ne doute pas de vos qualités d’homme d’Etat. Vous avez besoin de ces qualités, car les chantiers sont immenses », a indiqué l’invité le plus applaudi de la journée d’hier.

 

 

Quant au roi du Maroc, Mohamed VI, il a décliné les axes du nouveau partenariat du royaume chérifien avec notre pays. L’apport du royaume du Maroc à la reconstruction du Mali sera porté sur la réhabilitation du patrimoine islamique détruit par les occupants, mais aussi et surtout sur la promotion de la culture islamique. Aujourd’hui, nos deux gouvernements procéderont à la signature d’un accord pour l’envoi de 500 imams maliens pour se former aux préceptes du courant « malikite » de l’islam. Le rêve d’un Mali unifié est devenu une réalité. Et le devoir du royaume Maroc sera de contribuer à son essor, a dit le roi Mohamed VI, ajoutant que sa présence à cette cérémonie est le témoignage de l’amitié entre nos deux peuples.

L. DIARRA

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