Le représentant du président de la Jeunesse Tabital Pulaaku, Makailou Barry et le président de la Jeunesse Ginna Dogon, Dramane Yalcouyé ont animé une conférence de presse, samedi dernier, à la Maison de la Presse. Le thème portait sur la crise sécuritaire et humanitaire au centre du Mali.
Pour Dramane Yalcouyé, notre pays connait l’une des crises les plus graves de son histoire. Elle a commencé, a-t-il dit, dans les régions du nord et s’est déplacée dans la région de Mopti et de Ségou. Malgré les efforts de l’Etat, a-t-il souligné, la situation s’est détériorée, à cause « du terrorisme et des forces obscures qui tentent de communautariser la violence. » Il en découle un chaos qui leur sert de remparts. Le président de la Jeunesse Ginna Dogon a indiqué que les « récents évènements malheureux survenus dans les cercles de Koro, Douentza, Bankass et Bandiagara interpellent chacun de nous ». Il a soutenu que de graves violations des droits de l’homme ont été commises. Ces violations, selon lui, « rongent le socle du vivre-ensemble et la méfiance donne naissance à des injustices et frustrations de tous genres. » Cela pousse, a-t-il ajouté, à ne plus aller vers l’autre et à rentrer dans le jeu de la discorde et de la haine. Dramane Yalcouyé a fait état d’une insécurité généralisée dont les conséquences humanitaires sont très sombres. La région de Mopti, a-t-il précisé, « a enregistré plus de 60.000 déplacés, plus de 500 écoles fermées, des dizaines de milliers de bétail emportés, des stocks de vivres volés et partis en fumée, une malnutrition aigüe, plus de 3 millions de personnes menacés de famine, une grande difficulté de mobilité des personnes et de leurs biens. » Le gouvernement tente, tant bien que mal, d’endiguer le fléau, des missions d’observation sont envoyées, des forums impliquant des acteurs locaux et des associations sont tenus, mais le mal s’accroit, a déclaré le président de la Jeunesse dogon.
Le représentant du président de la Jeunesse Tabital Pulaaku, Makailou Barry a lancé des appels à la population : « Non aux suspicions, non à la méfiance, aux invectives, à l’amalgame, non a violence ! » Il a ajouté : « nous lançons un appel à tous, pour tirer leçon de notre passé commun, pour faire prévaloir les valeurs de la démocratie et de l’Etat de droit, nous devons ouvrer à consolider l’entente et la cohésion sociale. » Ces messages doivent être véhiculés partout dans nos villages et hameaux, pour consolider notre unité, notre vivre-ensemble. Ce sont, selon lui, les valeurs à cultiver et qui ne pourront pas être marchandées à aucun prix, pour qui que ce soit. Il a invité toutes les associations culturelles de Mopti à se donner la main, pour intensifier l’information et la sensibilisation « afin d’arrêter l’hémorragie ». C’est à ce prix, a-t-il estimé, « qu’ils réussiront à briser les chaines de la méfiance pour en faire des maillons dans l’instauration de la confiance, gage d’une paix durable. » Makailou Barry a affirmé que les jeunes doivent être des aiguilles, mais pas des couteaux, des ponts et non des mines. Les Jeunesses Tabital Pulaaku et Jinna Dogon sont convaincues « qu’à l’Etat seul, revient le rôle d’incarner la protection de tous les citoyens ». Elles invitent le gouvernement à assurer la sécurité. « C’est l’absence des forces étatiques qui fait que ces fléaux arrivent, » a dit le représentant du président de la Jeunesse Tabital Pulaaku. Les associations de jeunes exhortent l’Etat à identifier tous les belligérants et à engager un dialogue sincère pour la résolution de la crise. Makailou Barry a martelé : « nous lançons un cri d’alerte et un appel à l’assistance humanitaire, nous interpellons les jeunes à mesurer leurs propos sur les réseaux sociaux et dans les rues, nous invitons chacun à devenir ambassadeur de la paix et non vecteur de la haine. » Les deux bureaux des associations de Jeunesse Tabital Pulaaku et Ginna Dodon ont décidé de mettre en place un cadre de dialogue franc.
B.D.
Source: Canard Déchaîné