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Les humeurs de Facoh : Démocratie et coups d’Etat au Mali

Le 18 août 2020, le Mali essuya son 4è coup de force au grand soulagement de la population comme en 1991 après la chute du général Moussa Traoré. Il est difficile d’affirmer que ce coup en fut un de trop car Boua (le vieux) en 7 ans de pouvoir, s’était tellement mal débrouillé dans tous les domaines que plus personne ne lui accordait le moindre crédit. Le coup parti de Kati s’accomplit sans effusion de sang ou avec élégance comme dirait le général Moussa Traoré, s’agissant de son forfait de novembre 1968. On croyait le fauve mort et enterré pour de bon mais il est revenu avec force encore et on se demande maintenant quand sa gloire prendra fin. A vrai dire, le semblant de putsch qui aboutit à la démission du président IBK le 18 août passé était prévisible tant la situation était tendue et compliquée du fait du régime qui ne voulait rien lâcher sinon par morceaux calculés et poussé dans son dernier retranchement.

Tout de même, c’est désolant de voir partir par une si petite porte un homme qui se prenait pour le meilleur intellectuel du pays devenu président de la République élu avec plus de 73 % des voix et que l’on prédisait promis à un bel avenir politique par ses réalisations socio-économiques et surtout par sa capacité à ramener la paix dans le nord occupé par les narcotrafiquants depuis 2012. On a de la peine à croire que la démocratie décrite par Tocqueville ne soit pas souhaitable pour ce pays qui en déjà consommé 4 dont deux se terminèrent par des coups de force motivés par les mêmes maux aux noms de mauvaise gouvernance, de corruption et d’enrichissement illicite. Triste record dans la sous-région en face d’un Sénégal qui ignore le phénomène et d’une Guinée qui n’en fut victime que de 2.

Si les Maliens sont de gros travailleurs, leurs dirigeants de la démocratie donnent l’impression qu’ils ne sont allés à l’école française que pour duper leurs peuples et s’enrichir d’eux. La démocratie acquise dans la douleur et le sang fut un tremplin pour eux pour organiser le pouvoir personnel et tenter de promouvoir leur progéniture dans une sorte de monarchie républicaine taillée sur mesure.

Le destin de ce pays n’est certes pas dans le coup d’Etat permanent décrit par l’ancien président français François Mitterrand, mais il faut prendre garde que l’intervention de l’armée ne devienne la règle générale pour régler les crises politiques.

 

Facoh Donki Diarra,

(écrivain Konibabougou)

Source: Mali Tribune

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