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Les groupes armés rivaux du nord ont « fait la paix »

L’ex-rébellion du nord du Mali et ses rivaux de groupes armés progouvernementaux, qui se sont violemment affrontés en août, ont annoncé jeudi soir avoir scellé la paix après plusieurs jours de pourparlers.

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Ce « pacte d’honneur » devrait mettre fin aux hostilités entre les deux camps, qui ont ensanglanté le nord du Mali en août et en septembre. Mais les groupes armés jihadistes représentent toujours la principale menace dans la région, continuant de régulièrement mener des attaques et poser des mines.

Selon des responsables des deux camps joints par l’AFP depuis Bamako, les discussions entre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) et la Plateforme (coalition de groupes progouvernementaux) se sont déroulées pendant près de trois semaines à Anéfis, à plus de 100 km au sud-ouest de Kidal (nord), chef-lieu de région.

« Nous avons organisé des négociations directes entre nous. Nous avons terminé ce (jeudi) soir la rencontre, tout le monde a fait la paix, à commencer par nous, de la Plateforme, et la CMA », a déclaré Ahmoudène Ag Iknass, député de Kidal et partisan de la Plateforme.

« La guerre est derrière nous. La Plateforme et la CMA ont fait la paix, mais les autres tribus ou groupes qui avaient des problèmes entre eux ont aussi fait la paix », a de son côté affirmé Boubacar Ould Hamadi, de la CMA.

Des groupes des deux camps s’étaient disputé le contrôle d’Anéfis dans des combats meurtriers, en violation de l’accord de paix au Mali qu’ils avaient tous signé, en mai pour la Plateforme et en juin pour la CMA.

La Plateforme avait ainsi pris le contrôle de la ville le 17 août. Autorités maliennes, médiateurs et ONU ont réclamé son retrait sans condition, ce qu’elle avait refusé dans un premier temps. Après des discussions internes, elle avait finalement évacué la localité, dont la CMA avait repris le contrôle sans combats le 18 septembre.

– ‘Grand jour pour le Mali’ –

D’après des sources au sein des deux camps, les pourparlers d’Anéfis ont regroupé quelques centaines de personnes.

« Il y avait la société civile, les notables, les associations de jeunes. Tous les chefs militaires des deux côtés étaient présents », a précisé Azaz Ag Louda, élu de la région de Gao (au sud de Kidal) et membre de la Plateforme. « Les groupes armés ont signé un +pacte d’honneur+ de cessez-le-feu et de paix. Ce sont les négociations directes qui ont donné ces résultats. C’est un grand jour pour le Mali », a-t-il dit.

Dans un communiqué diffusé jeudi, la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a salué « la série de rencontres tenues à Anéfis, du 4 au 14 octobre 2015, dans le cadre d’un dialogue direct et constructif » entre la CMA et la Plateforme.

Selon elle, c’est un « développement qui constitue une étape qualitative dans le processus de paix inter-malien ».

« Cette avancée s’ajoute aux progrès qui ont été enregistrés depuis le parachèvement de la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, réaffirmant ainsi la marche résolue vers une paix durable et inclusive », a-t-elle estimé.

Le nord du Mali était tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg. Cette dernière s’était d’abord alliée aux jihadistes, qui l’ont ensuite évincée pour contrôler le nord.

Les groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés à partir de janvier 2013 par une intervention militaire à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement touchées par des attaques jihadistes et des explosions de mines dans le nord, mais aussi depuis le début de l’année dans le centre, et depuis juin dans le sud.

Le ministère français de la Défense a annoncé jeudi que trois militaires de ses forces spéciales avaient été blessés cette semaine par une mine dans le nord.

Pour son opération « Barkhane » de lutte transfrontalière contre les groupes jihadistes, la France a déployé 3.000 militaires en Afrique subsaharienne, dont 1.300 pour le seul Mali. Neuf soldats français sont morts au combat au Mali.

 

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