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Les gendarmes de l’environnement et de la sécurité alimentaire sur tous les fronts

Créé il y a dix ans à l’époque de la vache folle et de l’amiante, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique traque désormais les fraudes alimentaires, le dopage, et les trafics en tout genre.

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L’Oclaesp saisit plusieurs milliers de gélules de compléments alimentaires vendus illégalement sur internet.

Gendarmerie Nationale

Dans leur caserne, abritée derrière un haut mur d’enceinte, dans le quartier du Fort à Arcueil, ils se tiennent prêts à intervenir à tout moment. Dix ans que les gendarmes de l’Oclaesp traquent les atteintes au code de la consommation, les braconniers d’espèces protégées, les faux pesticides, les trafics d’organes et de médicaments, le dopage et les fraudes environnementales de toutes sortes, de l’enfouissement illicite d’amiante à l’exportation illégale de carcasses d’ordinateurs vers l’Afrique. L’affaire Médiator? C’est eux. Tout comme les prothèses mammaires, les descentes dans les hôtels des coureurs pendant le Tour de France, les perquisitions dans les derniers scandales de la bidoche, de la Cooperl à Castel Viandes en passant par Spanghero.

Pas un Tour de France sans voir débouler les gendarmes de l’Office

Lorsqu’on a rencontré la première fois ce service de police judiciaire, c’était en 2008 alors que le volet judiciaire de l’affaire de la vache folle arrivait à son terme. L’équipe de gendarmes, mobilisée sur l’amiante, était alors restreinte et chichement hébergée dans des locaux provisoires. Aujourd’hui, ils sont cinq fois plus nombreux, répartis entre le commandement, la division “investigations” et une cellule de veille. Entre temps, leur compétence a été élargie au dopage. Pas un Tour de France sans voir débouler les gendarmes de l’Oclaesp sur la Grande Boucle. Pas plus tard que le 7 novembre dernier, ils ont piloté l’arrestation de la coureuse de demi-fond Laïla Traby en stage d’entraînement à Font-Romeu où a été retrouvé de l’EPO. Mais c’est l’usage de produits interdits dans les salles de musculation qui inquiète en ce moment les gendarmes de l’office. “Le dopage de masse a entraîné ces dix-huit derniers mois, de manière supposée ou avérée, la mort de cinq personnes”, raconte le colonel Bruno Manin, directeur de l’Office.

Le bras armé de la lutte contre les atteintes à la santé et à l’environnement intervient le plus souvent à la demande des magistrats, des unités de police ou des autorités de santé. La saisie récente de 800 tonnes de pesticides interdits dans le sud de la France ? C’est la brigade vétérinaire du ministère de l’Agriculture qui l’a découvert à l’occasion d’une contrôle de routine et qui a alerté l’office. “Nous avons remonté la filière jusqu’au grossiste”, poursuit le colonel Manin. L’Oclaesp coordonne aussi aux côtés d’Interpol et d’Europol, les opération Opson, vaste coup de filet destiné à démanteler les réseaux de la criminalité alimentaire. L’occasion de saisir des tonnes d’aliments et de boissons contrefaits et de sensibiliser consommateurs et fraudeurs.

6 millions d’euros saisies depuis le début de l’année

Les lanceurs d’alertes, ces salariés qui, en interne, dénoncent les pratiques illégales de leur entreprise, sont devenus pour les gendarmes de l’Ocalesp, une précieuse mine d’information. On l’a vu récemment avec l’ancien directeur de la qualité de Castel Viandes, Pierre Hinard, sans qui l’affaire de viande avariée et de remballe n’aurait pas éclaté (“Omerta sur la Viande”, Grasset). “Le plus souvent, c’est la peur d’être poursuivi qui les anime mais il y a aussi tous ceux qui sont dégoûtés par ce qu’ils voient passer sous leurs yeux”, explique le colonel Manin.

Les gendarmes ne perdent pas de temps. Six mois, c’est ce qu’il leur a fallu pour placer en détention provisoire les deux personnes clés dans l’affaire de la viande cheval. Mais surtout, ils ont obtenu des magistrats le droit de saisir sur des comptes en banque plus de 1,3 million d’euros d’avoirs. Dans le cas de la Cooperl, soupçonnée de fraude sur des viandes contaminées aux salmonelles, ils ont mis la main sur les comptes de la coopérative à hauteur de 2,9 millions d’euros sur . “A force, c’est devenu un indicateur de performance. Autrefois, nos résultats étaient calculés en fonction du nombre de gardes à vue ou d’arrestations. Pouvoir saisir les biens criminels est une source de motivation pour toutes nos équipes”, poursuit le colonel Bruno Manin. A fin octobre, l’Oclaesp avait saisi dans la poche des criminels depuis le début de l’année 6 millions d’euros dont une maison à Bormes-les-Mimosas, un bateau et une Porsche.

Lorsque le chantage à l’emploi s’en mêle

Le plus compliqué pour ces fins limiers ? le chantage à l’emploi que ne manquent pas de faire parfois les préfets et les élus lorsqu’ils mettent en cause une entreprise française. “C’est plus simple lorsqu’on perquisitionne une société à l’étranger sur commission rogatoire. Mais ça ne nous empêche pas d’agir. Il suffit, dans ces cas-là, de se rappeler les fondements de notre mission, la protection de la santé du consommateur”, décrypte un gendarme de l’office.

L’agence de sécurité de la chaîne alimentaire belge (Afsca) s’est, comme ça, retrouvée récemment au centre d’une polémique. Elle a été accusée d’avoir poussé à la faillite une boulangerie étranglée financièrement par la mise aux normes de ses ateliers. En 2013, les inspecteurs de l’Afsca avaient, il faut dire, découvert dans les locaux vétustes de la boulangerie des souris, des cafards et des limaces. De là à accuser l’Afsca de vouloir tuer le petit commerce, il n’y a qu’un pas qu’une partie de la presse belge a allégrement franchi.

 

Source: lexpress.fr

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