Dans des communiqués, le gouverneur du district de Bamako et celui de Koulikoro interdisent les points de vente improvisés de moutons communément appelés « Garbal ». La décision est apparue le mercredi 28 mai 2025. Cette annonce intervient quelques jours avant la fête de Tabaski.
À Bamako, des vendeurs de bétail, originaires principalement du Nord et du Centre, préfèrent vendre directement dans les rues plutôt que dans les garbals afin d’éviter des frais supplémentaires. Moussa Dembélé a quitté Fatoma dans la région de Mopti pour revendre ses moutons à Bamako. Il se dit conscient que la vente des moutons dans les lieux improvisés représente un danger pour eux.
« Si nous arrivons à trouver une place qui n’est pas loin de la ville, sans doute nous allons partir nous installer là-bas. C’est en tout cas mieux que de divaguer dans les rues », évoque le vendeur. Pour lui, « en faisant ce travail dans les rues, nous sommes non seulement exposés aux dangers et nos animaux sont le plus souvent percutés par des véhicules ».
La décision divise la clientèle
Les avis des clients rencontrés dans les rues de Bamako concernant cette décision sont partagés. Certains estiment que la vente dans les rues met en danger les vendeurs ambulants, tandis que d’autres y voient une stratégie facilitant la situation à l’approche de la fête.
« Il est important quand même de souligner qu’il est plus facile d’avoir des moutons moins chers avec les vendeurs ambulants qu’en allant jusqu’au Garbal où il faut avoir un moyen de déplacement avec des frais pour y aller et payer plus cher », témoigne un habitant.
« À mon avis, la vente dans les rues est dangereuse », rappelle un autre. Un dernier intervenant souligne : « Quand on va aux garbasl qui sont au centre ou à l’intérieur même de Bamako, on voit que le prix n’est pas du tout abordable ».
Cette décision s’applique également aux localités de Kati et de Koulikoro. Elle intervient alors que le gouvernement avait décidé en 2024, pour des raisons de sécurité, de délocaliser certains parcs à bétail de la capitale. La note précise que les contrevenants à cette mesure s’exposent à des sanctions.
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