Près de 50 000 fonctionnaires gabonais ont perçu, lundi 30 décembre, le rappel de soldes dues. Les syndicats menaçaient de bloquer le pays si ces rappels n’étaient pas payés. Tous les fonctionnaires n’ont cependant pas pu toucher les sommes prévues.
Depuis son luxueux bureau de l’Immeuble du pétrole, à Libreville, le Premier ministre semble être le plus heureux des Gabonais. Raymond Ndong Sima vient de sauver in extremis l’administration de son pays d’une grève générale à laquelle les syndicats avaient appelé si les rappels de soldes dues n’étaient pas payés avant fin 2013.
« Nous avons organisé les paiements pour qu’ils correspondent à l’échéance que nous nous étions fixée. Je suis content que nous ayons pu tenir parole et que les gens, aujourd’hui, se retrouvent en possession de leur argent », se félicite Raymond Ndong Sima.
Les banques ont été prises d’assaut par les fonctionnaires qui n’attendaient que ça. « J’ai eu mon rappel, 1,8 million de francs. C’est une très belle nouvelle », s’enthousiasme l’un d’entre eux.
Un système complexe qui provoque des litiges
Mais plusieurs fonctionnaires n’ont pas été servis. Ceux-là sont, naturellement, amers. « Moi, je n’ai rien, je passe les fêtes dans la souffrance », explique l’un d’eux. Un autre juge « bizarre » de n’avoir rien touché.
Pour savoir si leurs rappels de soldes dues ont été payés ou pas, les fonctionnaires gabonais doivent obligatoirement consulter un site internet mis en place spécialement pour cela. Un exercice difficile, pour des milliers des fonctionnaires, qui n’ont jamais touché un ordinateur. « On nous a dit : “Allez sur Internet”. Mais il faut d’abord que l’on apprenne comment on fait ça », se plaint l’un d’entre eux, qui explique que la solution d’y aller avec l’assistance d’un de ses enfants, plus agile sur internet, peut s’avérer « compliqué ». Le Premier ministre a affirmé qu’un guichet sera ouvert pour tous les litiges.