Les Maliennes exigent de pouvoir participer à la reconstruction de leur pays ravagé par la guerre depuis près de six ans. C’est le message qu’elles ont fait passer lundi soir lors d’une conférence à laquelle participait le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, en visite officielle à Bamako jusqu’à mercredi.

« Le principal défi actuel est la non-représentation des femmes dans les mécanismes de résolution du conflit alors qu’elles en sont les premières victimes », a déclaré une des représentantes venues du nord du pays pour s’entretenir avec le chef de la diplomatie belge. « Les préoccupations sécuritaires des femmes ne sont jamais prises en compte », a expliqué une autre participante alors que la guerre qui a éclaté dans le nord du Mali, en janvier 2012, a provoqué le déplacement de plusieurs centaines de milliers de personnes et déchiré des familles entières. Didier Reynders a assuré la douzaine de déléguées présentes de son soutien. Plus tôt dans la journée, il avait déjà évoqué la question avec son homologue malien Abdoulaye Diop, ainsi qu’avec la ministre de la Promotion de la femme, Oumou Touré. Le vice-Premier ministre s’est engagé auprès de ses interlocutrices à aborder le sujet avec les cadres de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), actuellement sous le commandement du général-major belge Jean-Paul Deconinck, lors de la visite de son quartier général prévue mardi. Aïcha Belco Maïga, députée élue à Tessalit, dans la région de Kidal, participait également aux échanges et s’est montrée particulièrement critique envers la Minusma, estimant qu’elle « ne combat pas le terrorisme mais demeure barricadée dans son enclos ». Un constat sévère mais pas totalement infondé, puisque deux tiers des dépenses engagées dans ce type de mission le sont pour assurer la protection de la force d’intervention elle-même.
Source: lalibre