Le tabac tue, surtout lorsqu’il est commercialisé illégalement. Selon l’OMS, “le commerce illicite du tabac menace la santé des populations, encourage la criminalité et réduit les recettes des États”.
Ces derniers “subissent chaque année des pertes fiscales considérables liées au commerce parallèle de tabac. On estime ces pertes annuelles à 20 milliards d’euros pour l’ensemble de l’Union européenne et 10 milliards pour l’ensemble de l’Afrique”, affirme Christophe Madrolle, secrétaire général de l’Union des Démocrates et des Écologistes (UDE).
L’élu de Marseille va cependant plus loin et dénonce le rôle que les cigarettiers jouent dans l’organisation de la contrebande. “Contrairement à une idée reçue, l’immense part du commerce parallèle du tabac est constituée de vraies cigarettes, fabriquées et commercialisées par les fabricants de tabac eux-mêmes”. Accusation grave qui est pourtant devenue presque banale. En effet, même l’OMS est persuadée que “les industriels du tabac organisent la contrebande et inondent les marchés de produits illicites”.
Les fabricants disposent de deux stratégies pour organiser ce business. Soit ils vendent les cigarettes à des intermédiaires installés dans des pays où les taxes sont faibles pour les acheminer ensuite dans les pays à forte fiscalité, soit ils “sur-approvisionnent” les vendeurs des pays qui pratiquent une fiscalité douce sur le tabac pour attirer les clients des pays environnants à forte fiscalité. Dans les deux cas, “l’objectif des fabricants est de favoriser la circulation du tabac à bas prix pour saper les politiques de santé publique fondées sur une taxation forte”, dénonce Christophe Madrolle.