Les cheminots maliens ont repris lundi le travail après presque cinq mois d’arrêt, dont un mouvement de grève de la faim, pour le paiement de nombreux mois d’arriérés de salaires, a-t-on appris auprès de leur syndicat et du gouvernement.
Après une cérémonie officielle samedi, en présence du nouveau ministre des Transports, Ibrahima Abdoul Ly, pour la fin de la grève lancée en décembre, les cheminots ont repris le travail lundi, a rapporté un journaliste de l’AFP.
“Nous avons, comme vous le voyez, repris le travail ce lundi”, a déclaré à l’AFP Moussa Keïta, secrétaire général du syndicat libre du rail, le principal du secteur, entouré de ses camarades, dans la cour de la direction des chemins de fer de Bamako.
Pour 2018, “les salaires des quatre derniers mois seront payés”, à commencer par ceux de septembre et octobre, puis de novembre et décembre, avait annoncé le ministre samedi.
Depuis le début de la grève, il y a plus de 140 jours, les cheminots occupaient les emprises de la voie ferrée. “Des dizaines” d’entre eux observaient aussi alternativement une grève de la faim, selon leurs représentants. Près de 500 cheminots appartenant à trois syndicats étaient concernés.
Les syndicalistes estiment à une vingtaine le nombre de morts pendant le mouvement parmi les grévistes et leurs familles, un bilan qui n’a pas été confirmé de source gouvernementale ou hospitalière.
“Si on compte les travailleurs décédés lors de la grève de la faim et les travailleurs et des membres de leurs familles malades qui n’ont pu être sauvés à cause du manque de moyens pendant les cinq derniers mois, il y a une vingtaine de personnes”, a affirmé à l’AFP Dramane Afo, un responsable syndical.
L’Etat s’est engagé “à relancer le rail” et “a également pris l’engagement de relancer les activités qui passent par l’achat de nouvelles locomotives et la remise en état du réseau ferroviaire”, a déclaré à l’AFP Mahamane Sinta, un autre responsable syndical.
La voie ferrée Dakar-Bamako, longue de 1.286 km, dont la moitié au Mali, revêt une importance vitale pour les échanges de ce pays enclavé, sans ouverture sur la mer.
En décembre 2015, le Mali et le Sénégal ont signé chacun un accord avec l’entreprise publique chinoise China Railway Construction Corporation pour la réhabilitation de cette infrastructure stratégique.