par Abdi Sheikh et Feisal Omar
MOGADISCIO (Reuters) – Des activistes islamistes ont lancé des grenades et ouvert le feu jeudi dans un hôtel de Bulobarde, dans le centre de la Somalie, où séjournent des militaires somaliens et des membres djiboutiens de la force de maintien de la paix de l’Union africaine (Amisom), ont rapporté des habitants.
Les Chabaab, activistes islamistes somaliens, ont revendiqué cette attaque, la deuxième en quatre mois contre cet établissement. Ils disent avoir tué plusieurs gardes et militaires, ce qui n’a pas pu être confirmé de source indépendante.
Un commerçant de Bulobarde, Farah Noor, a déclaré à Reuters que des Chabaab avaient d’abord lancé plusieurs grenades contre l’entrée de l’hôtel avant de pénétrer à l’intérieur de l’établissement et d’ouvrir le feu.
“Nous ne savons pas s’il y a des victimes. L’endroit est désormais encerclé par de nombreux membres de l’Amisom et des forces somaliennes”, a-t-il ajouté.
Les Chabaab, qui cherchent à imposer par la force une vision rigoriste de l’islam, contrôlent des pans entiers de territoire et des petites villes de l’intérieur de la Somalie. En mai, ils ont attaqué le Parlement à Mogadiscio, tuant au moins 10 membres des forces de l’ordre. ()
Ils commettent aussi régulièrement des attaques dans d’autres pays de la région, notamment au Kenya, où ils ont fait au moins 67 morts dans l’assaut d’un centre commercial de Nairobi en septembre.
“Nos moudjahidine bien armés (…) ont à nouveau pénétré dans l’hôtel Amalow de Bulobarde. Ils conduisent des opérations, des fusillades”, a dit le porte-parole militaire des Chabaab, Sheikh Abdiasis Abu Musab.
“Nous avons tué plusieurs gardes à l’entrée puis tué six militaires djiboutiens, dont deux responsables, à l’intérieur de l’hôtel. L’opération a été un succès et elle est désormais terminée”, a-t-il ajouté.
Des habitants ont fait état de la mort de deux assaillants.
“Nous avons été autorisés à voir les cadavres de deux activistes qui ont été allongés à l’extérieur de l’hôtel mais nous n’avons pas pu voir les victimes de l’Amisom et des forces somaliennes. Aucun civil ne peut pénétrer dans l’hôtel”, a dit un habitant, Sabdow Ali, interrogé au téléphone par Reuters.
(Bertrand Boucey pour le service français)