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«Lenali», réseau social vocal et multilingue au Mali

Au Mali, un ingénieur se lance dans un domaine en plein boom sur le continent : les réseaux sociaux. Même s’il peut sembler utopique de faire sa place avec peu de moyens face aux géants du type Facebook, Mamadou Sidibé croit au potentiel de son application baptisée « Lenali ».

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Mamadou Sidibé en est convaincu, il peut surfer sur l’engouement pour les réseaux sociaux, sans entrer directement en concurrence avec les poids lourds du secteur : « On est dans un pays où le taux d’alphabétisation est 40% de la population et la culture de l’oral est profondément ancrée chez les gens, y compris, même, ceux qui sont allés à l’école. C’est pour cela que je me suis dit que les réseaux sociaux actuels sont très populaires, mais parmi les populations les plus connectées. Et parmi les plus connectés, on a un maximum de 20 % en 2017 au Mali. Il y a quand même 80 % qui sont un peu hors de ces technologies là. Et donc les réseaux actuels ne pourraient pas, tels quels, les atteindre pour différentes raisons, notamment les problèmes de langues et d’alphabétisation, de compréhension et d’expression. »

L’originalité de Lenali, son application, est d’être utilisable par les personnes qui ne parlent que des langues locales, mais aussi les analphabètes. Pour guider l’utilisateur dans ses premiers pas, des guides vocaux existent en bambara, soninke, songhai, more et wolof. Ensuite, de la création du profil à l’envoi de messages, tout se fait par publication vocale comme celle-là : « Le jus, c’est 10 francs, je vends pour 50 francs aussi et les petits bidons c’est 500. »

Un principe qui plait. Sans publicité, Lenali a déjà séduit plus de 6 000 utilisateurs depuis avril, grâce au bouche à oreille.

La femme de ménage de Mamadou a été l’une des premières à l’adopter pour ses petits commerces : « Même si t’as pas été à l’école, ça marche! C’est bon pour nous, les analphabètes. On me dit ” apporte-ça ” : du jus, des mangues, moi je prends et je livre. Cela a augmenté le nombre de mes clients et mes bénéfices. Maintenant les gens me courent après pour que je les fasse entrer dans Lénali, ils aiment beaucoup et vont commencer à l’utiliser aussi. »

Mamadou Sidibe compte aussi utiliser Lenali pour faire de la pédagogie. Il s’est immédiatement rapproché de Khadijetou, qui dirige un réseau de soutien aux femmes : « C’est ” Lena Femme “. C’est comme si c’était ma page, c’est moi qui anime cette partie. C’est basé sur l’éducation des femmes. On va commencer à mettre le cours sur les lettres de l’alphabet ; a, b, c, d,… et on en viendra aux chiffres, ainsi de suite. Pour la planification familiale, c’est un projet en cours. C’est comment aider les femmes à faire la différence entre les différentes méthodes contraceptives. Il y a des femmes qui ont envie de le faire mais qui n’ont pas beaucoup d’idée là-dessus et qui ont honte d’aller demander à d’autres gens, surtout les femmes dans les villages. Mais avec ces méthodes-là, on va briser la glace et aider celles qui n’arrivent pas à s’exprimer devant les gens. »

Pour l’instant, le lancement de l’application a été possible grâce à l’argent donné par des proches, reconnait Mamadou. Et si le départ encourageant de Lenali pourrait déboucher sur une vraie start-up, Mamadou compte d’abord continuer son développement par ses propres moyens pour mieux convaincre ensuite d’éventuels investisseurs.

RFI

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