La localité de Lelehoye dans le cercle d’Ansongo, région de Gao, se vide de sa population. Sommés de quitter le village par des présumés jihadistes, de nombreux habitants ont fui le village. Plusieurs d’entre eux sont déjà arrivés dans la ville d’Ansongo. Des déplacements massifs sont constatés dans d’autres localités de la région.
La localité de Lelehoye, située à une dizaine de kilomètres d’Ansongo ressemble à un village fantôme ce lundi 10 février. La population sous la menace des groupes jihadistes a quitté le village pour se réfugier dans d’autres localités voisines. « Tous ceux qui avaient les moyens de quitter le village sont partis. Seuls ceux qui n’ont pas les moyens, sont restés », a dit un habitant sous couvert de l’anonymat. « Ils nous ont menacés de s’en prendre à nous si nous ne partions pas d’ici. Ils sont venus exécuter un habitant hier », poursuit notre interlocuteur.
Selon des sources locales, tout est parti de l’assassinat d’un habitant du village par des présumés jihadistes ce week-end dans le village. La victime enlevée quelques jours plutôt, était accusée par ses bourreaux d’avoir collaboré avec la Force française Barkhane. Et il aurait d’ailleurs témoigné à visage découvert dans un reportage de la chaîne française France 24.
Après ce meurtre, les présumés jihadistes ont demandé à la population de quitter le village avant quelques jours sous peine d’être tués. Aussitôt après cette menace, les habitants de Lelehoye avec à leur tête, le chef du village, ont commencé à plier bagage. Aujourd’hui, plus d’une dizaine de familles déplacées sont arrivées à Ansongo. Plus d’une trentaine d’autres ont quitté pour d’autres localités. Au même moment à Ouatagouna, où deux personnes ont été assassinées, la semaine dernière, des déplacements massifs sont signalés. Plus d’une dizaine de familles ont déjà quitté le village pour Gao. Actuellement la mairie de la localité est fermée et aucune autorité n’est présente.
Pour des spécialistes des questions sécuritaires l’assassinat du berger ayant témoigné sur France 24 va « beaucoup mettre en mal la collaboration entre les populations locales et les forces militaires ». Selon Aly Tounkara, Directeur du centre des études sécuritaires et stratégiques pour le Sahel, « les journalistes qui ont diffusé la vidéo de l’homme à visage découvert n’ont pas été professionnels ».
Source: studiotamani