En Egypte, un tribunal a condamné à 2 années de prison ferme 7 activistes révolutionnaires, dont 3 par contumace pour organisation et participation à une manifestation illégale. C’est la seconde fois que des figures de mouvements protestataires sont condamnées en moins d’un mois.
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
« Qui n’est pas avec moi est contre moi ! ». C’est la règle que suit de plus en plus le gouvernement intérimaire dans sa confrontation avec la Confrérie des Frères musulmans. Et ceux qui en font les frais sont certains des révolutionnaires de la première heure du soulèvement contre Hosni Moubarak.
Le péché des mouvements, comme celui du 6 avril, c’est qu’ils n’ont pas soutenu ensuite le soulèvement contre le président Frère musulman Mohamed Morsi. « La cinquième colonne » comme les ont baptisés de nombreux commentateurs.
Une chaîne de télévision privée leur consacre même un programme spécial : « La boîte noire » où sont diffusés des enregistrements de conversations téléphoniques censées démontrer que ces activistes sont en réalité des agents à la solde de l’étranger ou, dans le meilleur des cas, des profiteurs de la révolution.
Le procureur nommé par le pouvoir soutenu par les militaires leur cherche donc des poux par le biais de la loi réglementant les manifestations. Ce procureur ferme, par contre, les yeux sur les violations de la même loi par les révolutionnaires qui soutiennent le régime.
RFI