L’Egypte a appelé les Etats arabes à appliquer un traité anti-terrorisme qui priverait les Frères musulmans de leurs soutiens dans la région, après leur désignation comme “groupe terroriste” par les nouvelles autorités du Caire.
La diplomatie égyptienne fait campagne pour que les Etats arabes appliquent ce traité signé en 1998 qui permettrait d’empêcher l’aide et le financement de la confrérie dont est issu Mohamed Morsi, le président islamiste destitué début juillet par l’armée, et de forcer les Etats signataires à extrader ses membres recherchés par Le Caire.
Les Frères musulmans, créés en 1928 en Egypte, ont essaimé et sont désormais présents dans la majorité des pays arabes. Depuis la révolte de 2011 qui a renversé le président Hosni Moubarak, ils ont remporté toutes les élections en Egypte.
Mais les nouvelles autorités, dirigées de facto par l’armée, leur ont récemment porté le coup le plus rude de leur histoire: après un attentat contre la police ayant fait 15 morts, pourtant condamné par la confrérie et revendiqué par des jihadistes sans lien connu avec elle, le gouvernement les a déclarés “organisation terroriste”.
La Ligue arabe a annoncé lundi avoir informé ses membres de la désignation “terroriste” des Frères musulmans par l’Egypte.
Selon un de ses responsables, 18 des 22 membres de l’institution ont ratifié le traité. “C’est de la responsabilité des signataires de mettre en application le traité”, a affirmé à l’AFP le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty.
M. Morsi est actuellement jugé en Egypte, de même que de nombreux dirigeants de sa confrérie.
Pour échapper à l’implacable répression lancée par les nouvelles autorités qui a fait plus de 1. 000 morts et des milliers d’arrestations parmi les islamistes, plusieurs responsables du mouvement ont fui l’Egypte et le bureau de la communication des Frères musulmans est désormais basé en Grande-Bretagne.