Pour une participation massive des femmes aux législatives du 29 mars, la Ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Dr DIAKITE Aïssata Kassa TRAORE, a animé une conférence débat, hier mardi. C’était dans la salle de conférence de son département en présence des femmes leaders et de plusieurs représentants de la société civile. L’objectif de cette rencontre était de galvaniser les femmes pour rehausser leur taux de participation au scrutin du 29 mars.
«Femmes et retrait des cartes d’électeur », tel était le thème de cette conférence débat qui a été l’occasion pour les femmes d’identifier les défis liés à leur représentativité dans le processus électoral, en vue d’en trouver des solutions idoines.
En campant le décor, Mme la ministre a indiqué que le ministère a voulu cette rencontre pour contacter directement les femmes, en vue de les sensibiliser, et inviter toutes les femmes du Mali à retirer leurs cartes d’électeur pour être au rendez-vous civique.
Selon elle, la démocratie s’appuie sur l’éducation civique et électorale, à travers la formation, l’information et la sensibilisation des citoyens, afin qu’ils assument leur responsabilité et leurs devoirs civiques.
«C’est à ce titre que pour les élections législatives de 2020, des actions de sensibilisation, de citoyenneté doivent être menées par les acteurs publics, les médias, les partis politiques et les organisations de la société civile », a-t-elle dit.
Elle a, à cet effet, rappelé que le taux de retrait des cartes d’électeurs était à 51, 54%. « Selon la répartition par région et à l’étranger, la région de Sikasso se classe en première position, soit 65,98%. Le District de Bamako occupe la 9ème place avec un taux de retrait de 37, 91%. Face à cette problématique, mon département a initié cette rencontre, pour une grande participation des femmes, afin d’augmenter le taux de retrait des cartes d’électeurs au Mali. J’invite ainsi les maliennes à sortir massivement, pour retirer leurs cartes d’électeur, avant le 29 mars, pour la réussite des élections », a-t-elle lancé l’appel. Madame le ministre a insisté à dire qu’une participation inclusive des femmes et des filles est incontournable pour toute démocratie.
Elle a par ailleurs déploré qu’au Mali les femmes semblent être maintenues dans un statut de dépendance. Ce qui fait du Mali le 50ème Etat sur les résultats de l’indice d’égalité genre de la banque africaine de développement. « Sur 147 députés à l’Assemblée Nationale à la présente législature, seulement 14 sont des femmes, soit un taux de 9,52%. Il existe encore des barrières aux niveaux institutionnels, économiques et au sein des partis politiques. Ces barrières incluent un cadre juridique qui subordonne les femmes à leur mari dans le domaine de la prise de décision, sur le plan religieux et culturel qui confinent la femme dans le foyer. Les femmes sont faiblement représentées, au niveau des instances nominatives et électives, avec un faible taux d’alphabétisation, qui les empêche de participer pleinement au processus politique », a-t-elle peint la situation de la femme au Mali qui, à son avis, peut changer à travers un engagement ferme.
Les débats ont porté sur la Loi n° 2015-052/ du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Selon les participants, cette loi est un obstacle pour les femmes, dans certaines circonscriptions électorales ou les listes de deux candidats sont nombreuses. « Il me semble que certains hommes politiques ont fait exprès pour mettre les femmes de côté », a déploré une participante. L’accès des femmes rurales aux informations sur les élections, le soutien des autres femmes, aux candidates, sont entre autres sujets qui ont dominé les débats.
A la fin de la rencontre, les participants ont recommandé une vaste campagne à l’endroit des femmes du Mali, pour le retrait de leurs cartes d’électeur et la relecture de la Loi n° 2015-052/ du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives, pour éviter les malices de certains hommes politiques, lors des élections.
PAR CHRISTELLE KONE
INFO-MATIN