Une grande majorité des Maliens, soit 77,6 %, sont d’avis que le Dialogue national inclusif apportera un changement positif majeur pour le Mali, contre 16 % qui pensent qu’il « ne va rien changer pour le Mali », et 6 % sont sans opinion. C’est du moins des opinions données lors de l’enquête Mali mètre de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung qui s’est déroulée du 12 au 26 novembre 2019.
De ce 11e numéro de l’enquête Mali mètre, il ressort qu’une large majorité (56,1 %) des enquêtés a entendu parler du dialogue national inclusif contre 44 % qui répondent par la négative. Les enquêtés les plus nombreux à avoir entendu parler du dialogue national inclusif sont enregistrées dans les localités de Gao (87,8 %), Mopti (73,6 %), Bamako (59 %) et Ségou (57,4 %). Ceux qui affirment le contraire sont majoritaires à Taoudénit (71 %), Ménaka (58,3 %), Kidal (57,6 %), Sikasso (53,9 %) Tombouctou (53,5 %) et Kayes (51,2 %). Selon le genre, les hommes (63,7 %) sont plus nombreux que les femmes (48,4 %) à déclarer en avoir entendu parler.
De l’analyse des résultats, il ressort que la proportion des populations qui ont entendu parler du dialogue national inclusif augmente significativement avec le niveau d’instruction : 52 % pour aucun niveau, 55 % pour le primaire, 57 % pour le secondaire et 76 % pour le supérieur.
Conditionnalités de réussite du DNI
Des résultats de l’enquête, il ressort que les conditionnalités de réussite du dialogue national inclusif les plus citées par les Maliens sont : « faire la concertation de tout le monde » (69,1 %) et « faire la sensibilisation sur le dialogue » (37 %).
Sujets de débat souhaités au cours DNI
Il ressort de l’enquête que les principaux sujets de débats souhaités par la majorité des citoyens sont : « les questions de sécurité au nord et au centre du pays » (80,3 %), « l’Accord pour la paix et la réconciliation » (64,8 %), « les questions liées au secteur de l’éducation » (57,3 %) et « les questions liées au secteur de la santé » (48,9 %).
Par localité, les principaux sujets de débats souhaités par les enquêtés sont : Kayes : « les questions de sécurité au nord et au centre du pays » (81,5 %), « l’Accord pour la paix et la sécurité issu du processus d’Alger » (75,4 %), « les questions liées au secteur de l’éducation » (41,5 %) ;
Koulikoro : « l’Accord pour la paix et la sécurité issu du processus d’Alger » (81,1 %), « les questions de sécurité au nord et au centre du pays » (51,4 %), « les questions liées au secteur de l’éducation » (40,5 %) ;
Sikasso : « les questions de sécurité au nord et au centre du pays » (91,5 %), « l’Accord pour la paix et la sécurité issu du processus d’Alger » (80,9 %), « les questions liées au secteur de l’éducation » (53,2 %) ;
Ségou : « les questions de sécurité au nord et au centre du pays » (80,6 %), « les questions liées au secteur de l’éducation » (69 %), « l’Accord pour la paix et la sécurité issu du processus d’Alger » (67,4 %) et « les questions liées au secteur de la santé » (67,4 %) ;
Mopti : « les questions de sécurité au nord et au centre du pays » (86 %), « les questions liées au secteur de l’éducation » (63,6 %), « l’Accord pour la paix et la sécurité issu du processus d’Alger » (59,4 ;
Tombouctou : « l’Accord pour la paix et la sécurité issu du processus d’Alger » (72 %), « les questions de sécurité au nord et au centre du pays » (64 %), « les questions liées au secteur de l’éducation » (36 %) ;
Gao : « les questions de sécurité au nord et au centre du pays » (100 %), « l’Accord pour la paix et la sécurité issu du processus d’Alger » (97,8 %), « les questions liées au secteur de l’éducation » (58,7 %) ;
Kidal : « l’Accord pour la paix et la sécurité issu du processus d’Alger » (100 %), « les questions de sécurité au nord et au centre du pays » (96,9 %), « les questions liées au secteur de l’éducation » (87,5 %) ;
Ménaka : « l’Accord pour la paix et la sécurité issu du processus d’Alger » (92,9 %), « les questions de sécurité au nord et au centre du pays » (85,7 %), « les questions liées au genre » (71,4 %) ;
Taoudénit : « l’Accord pour la paix et la sécurité issu du processus d’Alger » (83,3 %), « les questions de sécurité au nord et au centre du pays » (50 %), « les questions liées au secteur de l’éducation » (22,2 %) ;
Bamako : « les questions de sécurité au nord et au centre du pays » (80,3 %), « l’Accord pour la paix et la sécurité issu du processus d’Alger » (64,8 %), « les questions liées au secteur de l’éducation » (57,3 %).
Inclusivité du DNI
De l’analyse des résultats de l’enquête, il ressort que la grande majorité (72 %) des citoyens pense que le dialogue national sera inclusif, c’est-à-dire qu’il va enregistrer la participation de tous les acteurs sociopolitiques du pays contre une minorité (25,1 %) qui soutient le contraire. La proportion de citoyens qui pensent que le dialogue national sera inclusif a tendance à diminuer avec le niveau d’instruction : 82 % pour aucun niveau, 71 % pour le primaire, 72 % pour le secondaire et 56 % pour le supérieur.
Appréciation de l’impact attendu du DNI
L’affirmation selon laquelle « ce dialogue va aboutir à un changement positif majeur pour le Mali » est partagée par la grande majorité (77,6 %) des enquêtés, contre 16 % qui pensent qu’il « ne va rien changer pour le Mali », et 6 % sont sans opinion. Par localité, les plus nombreux des citoyens à croire à l’impact positif majeur du dialogue national inclusif pour le Mali, sont enregistrés à Ménaka (92,9 %), Mopti (90,9 %), Taoudénit (88,9 %), Kidal (84,4 %) et Gao (82,6 %). Les moins optimistes sont localisés à Koulikoro (51,4 %), et dans une moindre mesure, à Kayes (27,7 %), Bamako (21,7 %) et Tombouctou (20 %).
PAR MODIBO KONE
INFO-MATIN