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Législatives 2013 : pourquoi Modibo Sidibé n’est pas partant …

Modibo-Sidibe-Abidjan-fare

Dans son camp d’origine, c’était plutôt attendu comme un grand challenge politique. Ce ne fut pas le cas : Modibo Sidibé, candidat malheureux du parti « Fare » à la dernière présidentielle, n’est pas partant pour les législatives de novembre prochain.

Un désistement qui n’a manqué de susciter un malaise dans les entrailles du parti dont beaucoup de militants avaient caressé le vœu de voir leur champion s’essayer sur cet autre terrain de la compétition politique.

Modibo Sidibé, ancien Premier ministre, et non moins candidat des « Fare » pour le dernier scrutin présidentiel, ne remettrait pas ça : contre l’avis favorable de l’écrasante majorité de ses supporters, il ne sera pas candidat aux prochaines législatives, contrairement à un Soumi, cet autre candidat malheureux de la présidentielle, très déterminé et très motivé à se lancer à ces joutes politiques, à la demande, avoue-t-il, de l’Urd, son parti.

Il n’est peut-être pas le seul, parmi les candidats au dernier scrutin présidentiel, à ne pas se présenter à ces nouvelles joutes électorales, mais son cas, compte tenu de l’ascension politique inattendue de son parti au cours des dernières épreuves politiques, est plus que pesant au sein des « Fare » dont plusieurs militants et responsables ont espéré, directement après la présidentielle, que Modibo Sidibé, leur champion politique, pourrait bien capitaliser le ressort politique, récemment engrangé sur le terrain, en vue d’en faire une rampe de lancement politique dans la perspective d’un meilleur ancrage populaire pour le jeune parti.

Eh ! Bien ! Modibo Sidibé en a décidé autrement en choisissant de ne pas aller au charbon de la confrontation politique, laissant tout pantois bien de ses supporters au sein des « Fare », et même bien au-delà, qui s’interrogent aujourd’hui sur son avenir politique immédiat, désormais distancé sur ce terrain politique par des ténors politiques, à son image, avec lesquels il était tout naturellement parti pour disputer âprement le statut, tant convoité, de « chef » de l’opposition.

Et c’est justement là où réside l’inquiétude de nombreux responsables des « Fare » qui estiment, à ce jour, à tort ou à raison, que leur poulain de la dernière présidentielle est en parfaite contradiction avec sa propre logique politique, née des enseignements qu’il a tirés de ces joutes politiques et qui l’ont poussé à soutenir mordicus le challenger du camp victorieux avec cette rhétorique politique, à lui chère, par laquelle il a estimé s’arranger dans l’opposition.

En fait, de l’avis de nombreux partisans de Modibo Sidibé, à partir du moment où le credo de l’homme se définissait par la recherche d’une nouvelle alternative au régime de pouvoir, il ne devrait alors, sous aucun prétexte, laisser lui échapper une telle opportunité politique, celle de se présenter à ces joutes politiques, dans le but de se faire une nouvelle virginité, pouvant lui permettre de jouer convenablement son rôle politique dans l’opposition.

Au « Fare », c’est cette destinée politique que les responsables et militants du parti voulaient bien pour leur poulain, plutôt que d’être parmi ces dirigeants politiques, résignant à tout prix à se soumettre au suffrage des citoyens, et qui ne se complaisent qu’à des titres politiques n’ayant aucun ancrage populaire.

Voilà pourquoi, le fait que Modibo Sidibé du « Fare » n’est pas candidat aux législatives n’a pas vraiment provoqué un grand enthousiasme politique.

Au-delà du malaise politique, perceptible au sein de son parti par son absence sur une liste de compétition des législatives, Modibo Sidibé continue également de susciter une certaine polémique parmi ses supporters, lesquels sont nombreux à s’interroger sur son attitude jugée réservée vis-à-vis des listes « Fare ».

Et pour cause ? Au sein des « Fare », on s’étonne de voir que le candidat du parti à la présidentielle, quoique non partant pour les législatives, n’a manifesté aucun intérêt particulier pour soutenir, de quelque manière que ce soit, les postulants du parti, lors des dures et pénibles tractations de coulisse pour la constitution des alliances sur le terrain.

Ils ont été nombreux, dans l’entourage de son propre parti, à exprimer leur incompréhension à l’endroit de leur poulain qui, aux yeux de bon nombre de ses supporters, s’est totalement refusé à décrocher son téléphone pour appeler d’autres leaders politiques dans l’optique de secourir les candidats de son parti pour les multiples négociations politiques ayant précédé au choix des alliances sur le terrain.

L’incompréhension des partisans de Modibo Sidibé est d’autant plus forte qu’ils ont eux-mêmes été bien émerveillés, lors de récentes négociations entre des acteurs politiques, par les nombreuses sollicitations personnelles de beaucoup d’autres dirigeants de partis en faveur de leurs candidats, histoire de les faciliter un meilleur positionnement. L’indifférence politique de Modibo Sidibé a dérouté plus d’un dans son propre camp et l’on n’hésite plus à le dénoncer vivement en prétextant que la moindre implication de l’homme, compte du préjugé politique favorable dont il jouit auprès de ses pairs politiques, dû principalement à son image de respectabilité politique, aurait permis à bon nombre des candidats du parti de tirer leur épingle du jeu.

Pour les partisans de Modibo Sidibé, il urge pour leur idole de quitter son piédestal ministériel, pour s’affranchir plus rapidement des clivages hiérarchiques, qui l’empêchent aujourd’hui encore de bien se sentir dans la nouvelle posture politique qu’il veut dessiner, pour lui, et dont il espère en tirer, un jour, le profil d’un destin national.

Sékouba Samaké

Info-Matin

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