Les autorités zimbabwéennes promettent d’enquêter sur les accusations d’abus commis par les forces de sécurité lors des manifestations antigouvernementales la semaine dernière, notamment des cas de viols.
Passages à tabac, enlèvements, tortures et maintenant viols. Depuis quelques jours, les organisations des droits de l’homme rapportent des cas de violences sexuelles commises par les forces de sécurité lors de la répression. Des viols commis notamment dans les quartiers populaires la nuit lors de descentes et d’arrestations effectuées par la police et l’armée.
Impossible d’estimer l’ampleur de ces exactions, estime Jestina Mukoko, militante des droits de l’homme. Mais le viol a toujours été utilisé comme arme par les forces de l’ordre. « C’est une pratique très commune dans le pays. Dans ce cas précis, les forces de sécurité cherchaient des opposants, des manifestants et quand ils ne les ont pas trouvés, ils ont violé leur femme, analyse-t-elle. Nous ne savons pas quelle est l’ampleur de ces abus, mais en général les viols sont les derniers crimes à être rapportés, car cela demande beaucoup de courage de la part des femmes d’en parler. »
Le gouvernement dit prendre ces allégations de viol très au sérieux. L’armée a mis en place une ligne téléphonique spéciale destinée aux victimes pour dénoncer les mauvais traitements.
Mais il sera très difficile pour ces femmes de rapporter ces abus, estime Jestina Mukoko, étant donné que les auteurs de ces crimes sont les forces de sécurité.
Les trois jours de grève générale organisés la semaine dernière ont été sévèrement réprimés. Plus de 600 personnes ont été arrêtées selon le ministre de l’Intérieur, plus de 1 000 selon les organisations des droits de l’homme.
RFI