Depuis trois ans, en Birmanie, un gouvernement civil a remplacé l’ancienne dictature, même si le pouvoir reste toujours très encadré par les militaires. Peu à peu, la communauté internationale suspend toutes ses sanctions, pendant que le président Tein Sein donne des gages de bonne volonté en relâchant les prisonniers politiques, en autorisant les manifestations, etc. Mais ce mercredi sort un rapport qui rappelle que beaucoup reste encore à faire. Selon la Ligue des femmes de Birmanie, les soldats birmans continuent d’utiliser à grande échelle le viol comme arme de guerre.
« Le gouvernement birman dit que le pays a changé, qu’il est ouvert maintenant, que c’est une démocratie, que les droits de l’homme sont respectés partout. Et la plupart de la communauté internationale le croit. Mais ce qu’elle ne voit pas, c’est la vie quotidienne des minorités ethniques, dans des zones où le pays n’a pas changé » explique Jessica Nhkum, la secrétaire générale adjointe de l’Association des femmes Kachin, une des nombreuses associations qui composent cette Ligue des Femmes de Birmanie.
« ‘ Le changement ‘ ne devrait pas être seulement limitées aux villes comme Rangoun, Mandalay ou Nayppidaw : 70% du territoire birman, ce sont des zones habitées par des minorités ethniques. Et là, les femmes et les autres civils signalent tous les jours des violations des droits de l’homme par l’armée. Partout où l’armée est présente, nous voyons des viols et des violations des droits de l’homme : nous pensons donc que l’armée de notre gouvernement utilise le viol comme arme de guerre, poursuit Jessica Nhkum. C’est pour cette raison que nous ne croyons pas que nous sommes une démocratie, nous ne croyons pas que nous bénéficions d’un changement : parce que nous continuons à souffrir tous les jours ».