Le Syndicat National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (SNESUP) a décidé de lancer un arrêt de travail à partir du jeudi 20 mars 2025, à la suite du refus persistant du gouvernement de régler les heures supplémentaires et les tâches liées aux examens effectuées par les enseignants-chercheurs et le personnel administratif du secteur de l’enseignement supérieur. Cette action, annoncée dans une lettre adressée au Ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Alou Diarra, le Secrétaire Général du SNESUP, met en lumière une situation qui s’envenime depuis plusieurs mois.
Une situation préoccupante et ignorée
Bamada.net-Le syndicat, dans son courrier, dénonce un manquement grave aux engagements pris par les autorités envers les personnels de l’enseignement supérieur. Depuis plusieurs mois, les représentants syndicaux ont multiplié les démarches et alertes auprès des autorités compétentes. Cependant, aucune solution concrète n’a été proposée pour résoudre ce problème majeur, laissant ainsi des enseignants-chercheurs et du personnel administratif dans l’incertitude et le mécontentement.
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« Malgré nos efforts répétés, aucune réponse satisfaisante n’a été donnée. Ce silence est une insulte à l’engagement quotidien des enseignants et des administrateurs, qui accomplissent des tâches au-delà de leurs obligations contractuelles, sans être rémunérés de manière équitable », a précisé Alou Diarra dans sa lettre.
Un travail essentiel, mais non reconnu
Le travail supplémentaire, ainsi que les tâches liées aux examens, telles que la surveillance, la correction et l’organisation des épreuves, représentent des efforts indispensables au bon fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur. Toutefois, ces heures supplémentaires et missions ne sont pas prises en charge financièrement par les autorités, malgré leur impact direct sur la qualité de l’enseignement et l’efficacité des examens.
Le refus de rémunérer correctement ces activités pénalise non seulement les enseignants-chercheurs, mais également le personnel administratif qui participe activement à l’organisation des examens. Cette situation compromet la capacité de certains établissements à offrir une éducation de qualité et à maintenir un niveau d’engagement suffisant chez les enseignants, notamment ceux qui sont vacataires, dont la situation est encore plus précaire.
Un mouvement de grève inévitable
Face à l’absence de réponse concrète et à la persistance de cette injustice, le SNESUP a annoncé qu’il n’avait d’autre recours que de déclencher un arrêt de travail pour faire entendre ses revendications. Cette grève prendra effet à compter du jeudi 20 mars 2025 et se poursuivra jusqu’à ce que les heures supplémentaires et les tâches liées aux examens soient intégralement rémunérées.
« Il est impensable de continuer à travailler dans ces conditions où nos efforts ne sont ni reconnus ni rémunérés. La dignité de nos collègues, qu’ils soient permanents ou vacataires, est bafouée. Nous n’avons pas d’autre choix que de recourir à cette mesure pour obtenir gain de cause », a ajouté le Secrétaire Général du SNESUP.
Un appel à l’action
Le syndicat espère que le gouvernement prendra rapidement la mesure de cette situation et que des négociations sérieuses seront ouvertes pour résoudre ce conflit. La grève, selon le SNESUP, est un moyen de pression nécessaire pour obtenir la reconnaissance des droits des personnels de l’enseignement supérieur, mais elle n’est pas l’option de prédilection. Le syndicat insiste sur le fait que le dialogue reste la meilleure solution, à condition qu’il soit accompagné d’engagements fermes de la part des autorités.
« Nous espérons vivement que le gouvernement, par le biais du ministère du Travail et de la Fonction publique, saura répondre à nos attentes dans les meilleurs délais, afin d’éviter des perturbations supplémentaires dans nos établissements », a conclu Alou Diarra dans sa lettre.
Ce conflit soulève des questions importantes sur la reconnaissance du travail des enseignants et des administrateurs dans le secteur public. Si le gouvernement ne parvient pas à résoudre ce problème, cela pourrait entraîner des conséquences négatives sur la qualité de l’enseignement supérieur au Mali et mettre en lumière d’autres défaillances dans la gestion des ressources humaines dans le secteur de l’éducation.
En attendant, le SNESUP maintient sa position et appelle à une mobilisation générale des enseignants et des administratifs pour défendre leurs droits.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net