Le secrétaire d’Etat chargé de la Promotion et de l’Intégration de l’Enseignement bilingue, Moussa Boubacar Bah, a conduit une mission d’information et de sensibilisation à Kidal du 18 au 21 octobre. Il était accompagné d’une forte délégation composée des membres de son cabinet, du directeur national de l’enseignement fondamental et du coordinateur du Projet d’appui à l’enseignement bilingue de base. Le secrétaire d’Etat et sa délégation ont été accueillis par le gouverneur, les préfets et les sous- préfets de la Région de Kidal. Cette mission à Kidal ouvre une série de rencontres régionales en prélude à l’organisation d’un Forum national sur l’enseignement bilingue qui se tiendra à Bamako très prochainement. Rappelons que les cibles de l’enseignement bilingue ne sont autres que les écoles coraniques, les médersas et les écoles franco-arabes. L’objectif de cette série de rencontres est de mobiliser toutes les intelligences et ressources pour un enseignement franco-arabe au service de la République et des communautés.
La visite a pris les allures d’un atelier auquel ont participé le gouverneur, des préfets et des sous-préfets des cercles de la Région de Kidal, le directeur d’Académie d’enseignement de Kidal, les représentants des chefferies traditionnelles, les leaders religieux et les représentants des organisations de jeunes et de femmes, de la CMA et de la Plateforme, de l’Union nationale des médersas arabo-islamiques et l’Union nationale des enseignants de la langue arabe et de la culture islamique. Au cours de l’atelier, le secrétariat d’état, à travers des présentations a exposé aux participants ses missions qui sont principalement d’organiser, d’animer, de promouvoir, de contrôler et de coordonner les activités en lien avec l’enseignement bilingue franco-arabe au Mali. Moussa Bah a également profité de l’occasion pour faire part des perspectives concernant les écoles coraniques et les médersas.
En effet, concernant les écoles coraniques, il s’agira de les rattacher au système éducatif national, d’en fixer les règles de création et de fonctionnement d’une part et d’autre part d’établir une convention entre elles et le gouvernement à travers le Projet d’appui à l’enseignement bilingue de base.
Quant aux médersas qui sont déjà intégrées dans le système éducatif national depuis 1985, il s’agira de soutenir le Projet d’appui à l’enseignement bilingue de base dans le développement et la validation des nouveaux curricula en tenant compte des aspirations des communautés dans le respect de la finalité du système éducatif national.
L’atelier a aussi permis aux participants d’identifier eux-mêmes les difficultés majeures liées à l’enseignement bilingue franco-arabe dans la région et de proposer des pistes de solutions. Ces difficultés portent notamment sur le manque d’enseignants bilingues franco-arabes ; le manque de matériels didactiques et pédagogiques ; le manque d’infrastructures scolaires (salles de classes et cantines) ; les difficultés de scolarisation et de maintien des filles à l’école ; l’insuffisance de programmes d’éducation citoyenne et l’insuffisance du traitement salarial des enseignants des établissements bilingues franco-arabes de la région.
Les recommandations ont fait état de la nécessité de renforcer les capacités des enseignants des écoles coraniques et des médersas au niveau local, de recruter au sein de la pépinière de diplômés locaux en langue et culture arabes; de construire des salles de classes et des cantines scolaires ; de séparer les filles et les garçons à partir de la 6e année afin d’encourager la scolarisation et le maintien des filles à l’école ; de renforcer l’éducation citoyenne dans les programmes d’enseignement et de procéder à une revalorisation et à un meilleur traitement salarial des enseignants des écoles coraniques et des médersas.
Les participants ont remercié chaleureusement l’initiative du secrétariat d’état et placé de grands espoirs au développement de l’enseignement bilingue au Mali.
En marge de l’atelier, le secrétaire d’état dans ses propos lors de ses différentes interventions face aux autorités politiques, traditionnelles, religieuses et face aux groupes de la CMA et de la Plateforme, a lancé des appels répétés à la paix et à la réconciliation tant souhaitées sur toute l’étendue du territoire. Il a assuré que le gouvernement entend montrer son implication et sa bonne volonté auprès de toutes ces communautés dans la prise en charge de leurs besoins fondamentaux, afin d’atteindre un retour à la cohésion et à une paix durable.
Cabinet
Secrétariat d’état
Source: L’Essor-Mali