Dans un communiqué rendu public hier, le ministre de la Défense et des Anciens combattants a annoncé que l’ancien ministre de la Justice du MNLA pendant l’occupation et arrêté le dimanche 28 septembre 2014 dernier par les Forces armées et de sécurité aux environs de Gao, a été libéré malgré des « preuves irréfutables » contre lui. Cette nouvelle libération controversée renforce le sentiment de l’impunité qui règne désormais au sein des populations et des organisations de défense des droits de l’homme déjà remontées par l’élargissement de responsables jihadistes coupables d’exaction et de crimes contre l’humanité.
Le ministre de la défense et des Anciens combattants a révélé hier la libération de Mohamed Zeyni Aguissa Maïga interpellé le dimanche 28 septembre 2014 par les Forces Armées et de sécurité du Mali aux environs de Gao. Dans un communiqué, le département a expliqué que « Mohamed Zeyni Aguissa Maïga a été interpellé par les Forces armées et de sécurité maliennes pendant qu’il tentait de procéder à des recrutements au profit des groupes armés, contrairement au contenu des accords. Cela avait également provoqué la colère des populations qui voulaient le lyncher ».
« C’est dans ces conditions qu’il a été interpellé et remis à la prévôté par les FAMa. L’intéressé a donc été conduit à Bamako pour être entendu par les services compétents. A l’issue de son audition, des preuves irréfutables ont été retenues contre lui » poursuit le communiqué qui précise que « malgré le fait que des preuves ont été retenues contre le sieur Mohamed Zeyni Aguissa, il a été relaxé dans un souci de consolidation des mesures de confiance conformément à l’esprit des accords signés sous la houlette de la communauté internationale ». Donc, une nouvelle libération controversée qui ne manquera pas de provoquer un nouveau tollé au sein des populations et des critiques des organisations de défense des droits de l’homme déjà remontées par l’élargissement de responsables jihadistes coupables d’exaction et de crimes contre l’humanité.Plus d’une vingtaine d’organisations de défense des droits de l’homme ont marché le 11 Septembre 2014 pour dénoncer la libération des présumés auteurs des exactions au Nord du Mali pendant la crise. Selon ces organisations, la libération de ces gens est synonyme d’impunité qu’il faut combattre. « Nous avons marché contre l’impunité surtout contre la libération de certains djihadistes » a affirmé Amadou boubacar Tékété, Secrétaire Général de l’AMDH. Une protestationcontre la libération des auteurs présumés des amputations, des exécutions sommaires et de mauvais traitements notamment la libération du juge islamique de Tombouctou Hoga Hoga Alhousséiny et Yéro Ould Daha chef de la police islamique, tous libérés par les autorités maliennes alors qu’ils ont commis des crimes odieux contre de pauvres. Et les choses risquent de se répéter au nom de la réconciliation car notre gouvernement a choisi de se coucher.
YC