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Le prix Nobel de la paix décerné à l’OIAC

OSLO (Reuters) – Le prix Nobel de la paix 2013 a été attribué vendredi à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), qui supervise actuellement la destruction de l’arsenal chimique syrien.

OIAC-prix nobel paix 2013

Selon l’accord conclu le mois dernier à Genève par les Etats-Unis et la Russie après l’attaque au gaz de combat du 21 août qui a fait 1.400 morts dans la banlieue de Damas, la totalité de cet arsenal doit être détruit d’ici au 30 juin 2014.

Le choix du comité Nobel, a souligné son président Thorbjörn Jagland, est un moyen d’inviter les détenteurs de gros stocks d’armes chimiques tels que les Etats-Unis et la Russie à les détruire, “en particulier quand ils demandent à d’autres, comme la Syrie, de le faire”.

“Nous avons maintenant l’occasion de nous débarrasser de toutes les catégories d’armes de destruction massive (…) Y parvenir serait un grand événement historique”, a-t-il ajouté.

L’OIAC, dont le siège est à La Haye, a été fondée en 1997 avec pour mission d’éliminer tous les arsenaux chimiques de la planète. Elle emploie un demi-millier de personnes et dispose d’un budget annuel inférieur à 100 millions de dollars.

“Je suis certain que cela va encourager nos équipes afin qu’elles démontrent plus encore ce qu’elles peuvent faire pour la paix et la sécurité mondiales”, a réagi son directeur général, Ahmet Uzumcu, à la télévision norvégienne NRK.

Le prix Nobel de la paix, qui est doté de 10 millions de couronnes suédoises (environ un million d’euros), sera remis à Oslo le 10 décembre, jour de l’anniversaire de l’industriel suédois Alfred Nobel, inventeur de la dynamite devenu pacifiste.

UN MILLIER DE TONNES EN SYRIE

L’OIAC, qui compte 189 Etats membres, assure que la Syrie du président Bachar al Assad coopère au démantèlement de son arsenal, qui pourrait être achevé à la mi-2014.

Ses inspecteurs avaient été pris pour cible le 26 août près de Damas. Vingt-sept d’entre eux sont aujourd’hui à pied d’oeuvre en Syrie dans des conditions inédites, en pleine guerre civile.

“Par essence, nous oeuvrons pour la paix. Et pas simplement pour la paix, mais aussi pour le renforcement des normes humanitaires”, a déclaré à Reuters Malik Ellahi, conseiller politique auprès du directeur général de l’OIAC.

Les armes chimiques, largement employées sur les champs de bataille lors de la Première Guerre mondiale, il y a un siècle, sont “une horreur”, a-t-il ajouté. “Il ne faut jamais les employer, et cela contribue non seulement à la paix mais aussi au renforcement de notre humanité”, a-t-il insisté.

Les spécialistes pensent que Damas possède un millier de tonnes de gaz sarin, de gaz moutarde et de gaz innervants VX. Certains pourraient être stockés sous forme de composants chimiques à l’état brut, d’autres équiperaient déjà des missiles, des ogives ou des fusées.

Conformément à l’accord de Genève formalisé par la résolution 2118 du Conseil de sécurité de L’Onu et accepté par le régime de Damas, la Syrie devrait neutraliser tous ses sites de fabrication d’armes chimiques d’ici novembre dans le cadre d’un processus qui a débuté ces dernières semaines.

PAS DE RÉACTION OFFICIELLE DE MOSCOU

La Russie, qui a repoussé la perspective de frappes militaires contre la Syrie en proposant le démantèlement de l’arsenal chimique de Damas, n’a pas officiellement réagi à l’attribution du Nobel à l’OIAC.

Dmitri Peskov, le porte-parole du président Vladimir Poutine, a dit n’avoir aucun commentaire. En revanche, un député du parti majoritaire Russie unie, Viatcheslav Nikonov, a loué la décision du comité Nobel.

“C’est l’un des meilleurs choix réalisés par le comité Nobel dans son histoire. Ils ne souhaitaient pas commettre d’erreur cette fois-ci, parce qu’il y en a trop eu par le passé”, a-t-il dit à la télévision russe en faisant allusion au choix de Barack Obama il y a quatre ans.

À Paris, le président François Hollande a adressé ses félicitations à l’OIAC et rappelé que la Convention internationale sur les armes chimiques qu’elle est chargée d’appliquer a été signée en 1993 dans la capitale française.

“Je souhaite que cette distinction la renforce dans sa mission pour l’élimination complète et définitive des armes chimiques dans le monde entier”, dit-il dans un communiqué.

“Ces armes de terreur ont été employées une fois encore le 21 août 2013 par le régime syrien contre des populations civiles: de tels actes de barbarie ne doivent plus jamais pouvoir se reproduire”, ajoute le chef de l’Etat français.

Après le choix de l’Union européenne l’an dernier et celui de Barack Obama en 2009, qui ont valu des critique au comité Nobel, celui de l’OIAC marque un retour aux sources du prix, traditionnellement attribué à des acteurs du désarmement.

Selon son directeur général, 80% des stocks d’armes chimiques placées sous le contrôle de l’OIAC, à l’exception de l’arsenal syrien, ont été détruits.

Avec Anthony Deutsch à Amsterdam, Jean-Philippe Lefief, Jean-Loup Fiévet et Henri-Pierre André pour le service français, édité par Gilles Trequesser

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