ans ses propos introductifs, le secrétaire général adjoint du comité exécutif de l’Adéma/PASJ, Ibrahim Haïdara, a saisi l’occasion, au lendemain de la fête de notre Armée nationale, pour renouveler ses souhaits de bonne et heureuse fête à nos braves soldats qui se battent jour et nuit sur le champ de l’honneur pour la paix et la stabilité de notre pays.
Selon lui, la nouvelle année est un moment symbolique de retrouvailles pour communier et partager le bilan de l’année écoulée et les projections de la nouvelle. Et d’ajouter que ce sont des moments de rassemblements joyeux qui démontrent la beauté et la profondeur de nos relations humaines. Des rapports faits de partage, de pardon et d’amour… Bref, des valeurs ancrées dans nos cultures sociétales traditionnelles.
A ses dires, l’année qui vient de s’écouler a été marquée par des défis sans précédent. “Vous avez fait preuve d’un professionnalisme exemplaire en couvrant les événements majeurs qui ont façonné notre société, au cours de l’année écoulée. Vos efforts inlassables pour rapporter les faits avec précision et objectivité méritent notre plus profonde reconnaissance. En ce moment de partage avec vous, nous voudrions avoir une pensée émue pour toutes celles et tous ceux touchés par les conflits, l’injustice, l’intolérance, la faim, la pauvreté et la maladie dans notre pays, et au-delà de nos frontières”, a-t-il laissé entendre.
Pour lui, cette traditionnelle présentation des vœux offre l’occasion à son parti de réfléchir et de partager avec la presse certaines préoccupations des Maliens.
“Les Maliens s’interrogent et leurs questions portent sur des questions existentielles, et il nous faut, ensemble, apporter des réponses courageuses et appropriées à ces préoccupations légitimes. Cela est notre raison d’être en tant qu’hommes politiques”, a ajouté M. Haïdara.
A sa suite, le président par intérim de l’Adéma/PASJ, Abdel Karim Konaté, s’est dit très heureux de retrouver la presse pour cette cérémonie traditionnelle des vœux de son parti. Avant de demander d’observer une minute de recueillement et de prières en la mémoire des hommes de presse qui se sont sacrifiés pour la liberté d’information et en la mémoire de toutes les victimes de la guerre qui sévit dans notre pays, depuis déjà quelques années.
Il a aussi profité de l’occasion pour porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale de l’enlèvement de leur camarade Adama Doumbia, 4e adjoint au maire de la Commune VI du district de Bamako, membre de la section VI du district de Bamako et secrétaire adjoint chargé des relations avec les élus du comité exécutif, le mardi 16 janvier 2024, par des hommes armés cagoulés non encore identifiés, et conduit vers une destination inconnue.
“Nous condamnons sans aucune réserve cet acte et demandons à nos autorités de tout mettre en œuvre pour retrouver sain et sauf notre camarade. A sa famille durement éprouvée, nous réitérons notre solidarité agissante et notre soutien indéfectible”, a-t-il déclaré. Avant d’inviter ses camarades militants à plus de vigilance, à l’union, à la retenue et à la solidarité face à cette épreuve.
Renouer le dialogue, sur la base des seuls intérêts des populations
de la sous-région
A l’en croire, cette traditionnelle rencontre de communion avec les hommes de média offre l’occasion chaque année de faire un bref survol de la situation de notre pays. Et d’ajouter que nous entamons cette nouvelle année 2024 dans un contexte marqué par la reprise de Kidal, la fin de la présence de toutes les forces étrangères sur notre territoire et l’affirmation progressive de notre souveraineté sur l’ensemble du territoire national.
Pour relever les défis sécuritaires auxquels le Sahel est confronté, il a invité les organisations sous-régionales et internationales et les autorités des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), à renouer le dialogue, sur la base des seuls intérêts des populations de la sous-région.
Selon lui, le retour des localités du Nord notamment celle de Kidal dans le giron de la République, l’organisation réussie du référendum constitutionnel, la bonne exécution du processus de retrait de la Minusma, l’adoption de la nouvelle loi électorale, l’opérationnalisation des nouvelles régions administratives sont, entre autres, des actions à saluer et à encourager. Avant de saluer et féliciter vivement les Aigles du Mali qui sont présentement à l’extérieur pour défendre les couleurs nationales du pays, à la Can/Côte d’Ivoire-2023.
Il rappellera que l’année 2023 a été à la fois l’année de dures épreuves pour le Mali, une année sanglante, pendant laquelle nous avons perdu beaucoup de nos compatriotes, mais aussi une année de succès avec le recouvrement progressif de l’intégralité du territoire national par les FAMa.
“L’année 2023 a été une année d’épreuves pour les citoyens maliens notamment l’instabilité dans la fourniture d’électricité. Malgré tout, je souhaite que nous retenions tous que 2023 reste, dans l’histoire à raconter comme, l’année où nous avons accompli des progrès tangibles vers la paix et le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’intégralité du territoire national”, a-t-il rappelé.
Pour le 1er vice-président de l’Adéma/PASJ, l’année 2023 a montré en outre qu’il reste encore beaucoup à faire pour la défense des principes fondamentaux de la démocratie. Car, il y a encore trop peu de tolérance politique et de respect pour ceux qui pensent différemment parce que dans de nombreux pays, les processus politiques ouverts, équitables et inclusifs ne sont pas encore inscrits dans la réalité quotidienne.
Processus de désignation du candidat de l’Adéma/PASJ à la prochaine présidentielle
En ce qui concerne 2024, il dira qu’elle s’annonce comme une année assez décisive pour notre pays et le parti de l’Abeille. Car, elle est annoncée jusque-là l’année de l’élection présidentielle, une année au cours de laquelle des ambitions vont s’afficher et s’aiguiser. C’est pourquoi, dira-t-il, au sein de l’Adéma/PASJ des réflexions approfondies sont déjà en cours pour reconstituer la grande famille Adéma et le pôle de gauche, mieux une vaste plate-forme politique et électorale autour des valeurs de justice, de solidarité, de travail bien fait. Avant d’ajouter qu’une commission chargée de la gestion des élections a déjà été mise en place pour déclencher le processus de désignation de notre candidat à la présidentielle programmée. “Nos Forces armées de défense et de sécurité sont engagées contre le terrorisme qui, de nos jours, est devenu la sève nourricière des conflits intercommunautaires. Depuis 2010, nos populations sont victimes d’attaques impitoyables de la part des ennemis de la paix, des terroristes sans foi ni loi. Du nord de notre pays, ces attaques meurtrières se sont transportées vers le centre et le Sahel occidental, en endeuillant plusieurs de nos familles”, a-t-il déploré. Et de souhaiter que l’année 2024 soit une année de fin de la crise multidimensionnelle qui a plongé le Mali dans un chaos depuis 2012.
Apporter des réponses
courageuses et appropriées
aux préoccupations des Maliens
Il a aussi rappelé à ses camarades de l’Adéma/PASJ ainsi qu’aux Maliens de tous les bords politiques que d’énormes défis se dressent devant notre pays. Donc, selon lui, il est temps que tous les patriotes du pays se retrouvent, au-delà des contingences et des clivages politiques ou partisans pour sauver l’Etat du Mali menacé dans ses fondements. Aux dires du 1er vice-président de l’Adéma/PASJ, hier comme aujourd’hui, les Maliens sont préoccupés par certains sujets auxquels les autorités doivent apporter des réponses courageuses et appropriées notamment l’insécurité, le panier de la ménagère, les délestages intempestifs, la gouvernance, la corruption et l’impunité, la liberté d’expression et d’opinion, le devenir des jeunes, leur éducation et leur formation.
Pour préserver notre pays de certains errements et éviter de perpétuer une certaine image malsaine des hommes politiques, il dira qu’il revient aux hommes politiques d’assumer leur place, toute leur place auprès de nos populations, de nos militants, de nos électeurs. “Nous pouvons contribuer à définir l’agenda politique et veiller à ce que la paix et le développement aient toute l’attention qu’ils méritent. Avec détermination, nous pouvons instaurer une meilleure démocratie plus aboutie dans notre pays et dans ses institutions”, a-t-il mentionné.
Aux hommes de média, il a rappelé le rôle important de la presse en période de crise. C’est pourquoi, il en a appelé les professionnels de l’information et de la communication à soutenir le pays et son Armée dans la reconquête de l’ensemble du territoire national avec responsabilité et sans renier leurs principes éthiques et déontologiques.
Adéma/PASJ, parti avant-gardiste de la démocratie
“Un journalisme indépendant est vital pour toute société démocratique. Cette profession provient du droit d’avoir une opinion, de l’exprimer, de la diffuser et de la partager librement, ainsi que du droit à la recherche d’informations et d’idées.
Voilà donc un gage de transparence dans l’exercice des responsabilités dans la conduite des affaires publiques, comme dans la résolution des questions d’intérêt général. C’est aussi ce qui favorise la participation pleine et entière des citoyens à la vie sociopolitique et aux processus de décision, en toute connaissance de cause. C’est pourquoi, l’exercice du journalisme doit être sécurisé, en termes de formation, de conditions de travail et de protection. La liberté de la presse est un combat permanent qui doit être mené par nous tous”, ajoutera-t-il.
Pour lui, l’Adéma/PASJ, parti avant-gardiste de la démocratie, reste disponible pour approfondir et faire appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes et la liberté d’expression. Car, la constance du journaliste, c’est de poser des questions, toutes les questions et la constance du politique, c’est d’y répondre avec la même constance.
Pour finir, il dira qu’en système démocratique, chaque fois qu’il est porté atteinte à la liberté d’expression et de communication, chaque fois qu’un pouvoir du moment se trompe de combat et d’adversaire en s’attaquant à la presse et aux médias, alors s’ouvre, toute grande, la voie au désordre et à l’anomie.
“Il n’y a pas de stabilité aujourd’hui, il n’y aura pas de paix demain, si la parole et la plume ne sont pas totalement libres”, a renchéri M. Konaté.
Boubacar Païtao