Face à la dégradation continue de la situation sécuritaire dans l’espace ouest-africain, le président nigérien Mahamadou Issoufou a demandé samedi le déclenchement de la force en attente de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le président nigérien a fait cette proposition à l’occasion du 58e sommet ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’institution ouest-africaine, qui s’est tenu par visioconférence.
En outre, cette situation exige des pays membres une forte solidarité en matière de mobilisation des ressources financières, a poursuivi M. Issoufou, persuadé que »le terrorisme est actuellement la plus grande menace sécuritaire à laquelle fait face notre sous-région ».
Dans cette même volonté de faire face à la crise sécuritaire qui secoue notamment le Sahel et le bassin du lac Tchad, il a également proposé d’ »ériger les contingents militaires des pays de la CEDEAO qui évoluent au sein de la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) en brigade, avec un mandat offensif sur le modèle mis en place au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) ».
M. Issoufou a été proposé par ses pairs, aux côtés du président ghanéen et président en exercice de la CEDEAO Nana Addo Akufo, pour la mobilisation des ressources nécessaires à la lutte contre le terrorisme dans cet espace.
Pour rappel, l’espace sahélo-saharien fait face au groupe terroriste Boko Haram logé au Nigeria depuis 2009, aux groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), d’Ançar Dine et d’autres mouvements rebelles basés depuis près de sept ans dans le nord du Mali, ainsi qu’aux groupes armés et autres bandits de tout acabit qui contrôlent le sud de la Libye depuis le renversement en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi.
Le 2 janvier, une attaque terroriste a coûté la vie à plus de 100 civils dans les villages nigériens de Tchombangou et Zaroumdareye, dans le département d’Ouallam de la région de Tillabéry (ouest), près de la frontière avec le Mali, selon un bilan officiel.