Une sortie en conférence de presse qui aurait normalement dû prendre au dépourvu le président qui lui aurait normalement demandé des comptes. Mais que non. C’est plutôt le contraire. Des jours après, c’est le président Keïta en personne qui renforcera Dioncounda en annonçant son soutien, tout son soutien. Serait-il à la base de l’initiative de cette décision qui pourrait clacher, raison de plus de le confier à un tiers ? Avait-il cédé à la pression ou à une quelconque proposition ou un aval de dialogue national inclusif, même si personne dans le bas peuple n’en avait été préalablement informé ? En tout cas, c’est fait. Et la question que l’on est en droit de se poser est de savoir, comment vont-ils s’y prendre (le pouvoir et le bureau du Haut Représentant), pour amener ces chefs de bandes à la table de négociations ? Des semaines après cet étrange revirement de position, aucun signal, pas en notre connaissance en tout cas, n’est venu du Nord ou du Centre pour certifier l’acceptation de la main amie tendue par IBK et Dioncounda. Pire, c’est depuis cette annonce confirmée par le président Keïta, que la cadence des attaques s’est élevée au point que l’on se pose la question de savoir si Iyad et Koufa contrôleraient-il réellement la situation, ou si, ils ne se serviraient pas de cette incroyable aubaine pour se saisir des bras à la place des mains tendues ? Et que feraient-ils de cette main tendue après que le président Keïta ait brandi une autre menace, celle de traquer les auteurs et complices des attaques de Sobane-Da, Koulongo et le bis repetita d’Ogossagou ? Loin d’être dans la logique de Jeune Afrique qui parle de négociation avec le diable, nous ne pensons pas que, le président Keïta et son Représentant soient dans une bonne logique et que tout pourrait basculer entre leurs mains, dès lors qu’il n’est un secret pour personne, que leur logique va dans le sens de vouloir engager des négociations dans la perspective de gagner la paix sans la guerre, dans de simples négociations qui pourraient ne pas avoir même l’assentiment du peuple ou des représentants de ce peuple, qui ne sont pas en phase avec le pouvoir. Comme pour avertir qu’on ne gagne jamais de victoire politique sans victoire militaire. Alors, sur quel fonds de garantie le pouvoir central et son Haut Représentant miseraient-ils pour gagner une telle victoire avec des bandes armées ? La réorientation du règlement de la crise serait-elle possible sans que le président Keïta ne reconnaisse une certaine légitimité du combat que mènent ces hommes qui réclament à cor et à cri la Charia ?
Cheick Alpha Sow