Au moment ou l’insécurité devient un fait de société, l’on assiste à la destruction de ce qui rassurait les honnêtes citoyens. Si on est d’accord que l’insécurité zéro n’existe nulle part, ou les forces de l’ordre et de sécurité sont les mieux formées et les plus équipées, on est cependant ahuri de constater que chez nous au Mali, le grand banditisme prend des proportions inquiétantes. La récente tentative de cambriolage au domicile de l’ex président Alpha Oumar Konaré en est une illustration tangible.
Au lieu de tout mettre en œuvre pour donner les moyens à ces braves policiers afin qu’ils puissent protéger les maliens, l’on prend le plaisir à les en priver.
Nous ne sommes pas dans le secret des dieux pour en savoir les raisons de ce qu’on appellerait « l’affaire Amy Kane et la BIJ ». Mais, cette situation peu reluisante fait actuellement les choux gras de toute la presse nationale. Tout porte à croire que fraichement nommée à la direction de la police judiciaire, dame Amy Kane, n’a trouvé mieux que décapiter la dynamique Brigade d’Investigation Judicaire ( B I J), dont relève l’inspecteur Papa Mamby KEITA dit l’épervier du Mandé. Notre dame de fer aurait intimé à ce dernier de se défaire de ses collaborateurs civils, qui sont les indicateurs qui permettent de dénicher les bandits dans leurs nids.
Approché pour en savoir davantage, humble et respectueux et de la hiérarchie qu’il est, Papa Mamby n’a pas voulu rentrer dans une polémique. Il s’est refusé à tout commentaire. Il s’est borné à dire qu’il respecte les ordres de ses supérieurs hiérarchiques. Malgré cette apparente sérénité, Papa Mamby nous a semblé un peu mal à l’aise. Peut être que cela s’explique par l’état d’âme de quelqu’un qui veut travailler mais qui est dépossédé de ses outils de travail. Il semble donc s’en remettre à Dieu. Tandis que les bandits, quant à eux, ils n’ont ni foi ni loi quand il s’agit de porter préjudice aux populations qui n’ont que trop souffert, peuvent pavoiser.
Pendant que le mal est encore guérissable, nous interpellons les autorités compétentes afin que l’Epervier et son équipe puissent continuer à travailler dans les meilleures conditions pour mener la traque des bandits et autres malfrats qui rodent parmi nous.
Décourager un policier en le privant de son arme de combat, c’est encourager le banditisme.
Dans le jargon, on dirait « Halte là » !!! Car le pion est trop poussé.
Ahmadou Maïga