On l’avait cru agonisant et presque… mort. Le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) veut démontrer qu’il vit et peut compter au sein du landernau politique national. Le parti des héritiers de l’ex-président de la République, Amadou Toumani Touré (ATT, renversé par le coup d’Etat du 22 mars 2012) tient sa convention les samedi 1er et dimanche 2 novembre prochain à Bamako. Sous la présidence effective de l’ancien ministre Ahmed Diané Séméga.
Pour le vice-président et non moins président intérimaire du parti, l’ancien ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo, il s’agit d’une convention qui va prouver aux yeux de l’opinion nationale et internationale que «le PDES vit et se porte de mieux en mieux».
En effet, après la bourrasque dévastatrice du coup d’Etat du 22 mars, de nombreux responsables et cadres de premier plan du parti qui se veut porteur de l’héritage du président ATT avaient rasé les murs. Certains ont fini par démissionner pour chercher refuge au sein d’autres formations politiques. D’autres encore ont dû prendre leur retraite politique de façon anticipée. C’est ainsi que dans le feu des événements du 22 mars, le président du parti, le ministre des Mines d’alors, Dr Ahmed Diané Séméga a dû faire… «un repli tactique» en se réfugiant à Dakar. Il ne fera que quelques brèves apparitions à Bamako juste pour quelques activités liées au secteur minier dont il est l’un des plus grands experts en Afrique (diplômé en Droit minier). Il a ainsi pu échapper aux arrestations arbitraires opérées par les responsables de la junte d’Amadou Haya Sanogo.
Maintenant que la décrispation politique est plus que réelle depuis l’accession du président Ibrahim Boubacar Kéita et le démantèlement du pouvoir parallèle de Kati, le président du PDES va répondre à ce que Amadou Abdoulaye Diallo appelle «l’appel du devoir», son retour au bercail le 27 octobre prochain, pour la tenue de cette convention du parti.
Il semble que le principal discours que les dirigeants du PDES vont tenir lors de ces assises est l’exigence du retour au pays du président ATT. Il s’agira pour les responsables du parti de demander au pouvoir actuel de «prendre toutes les dispositions d’ordre sécuritaire pour que ATT puisse rentrer tranquillement dans son pays et participer au processus de réconciliation», a indiqué un cadre du parti. Il faut préciser que le PDES s’est résolument inscrit dans l’opposition et compte se faire appuyer dans ce plaidoyer pour le retour au pays de son mentor.
Bruno D SEGBEDJI