Septembre 2014: voici le mois le plus encombrant de la vie d’IBK ‘’Président’’. Le Président IBK, alias Ladji Bourama aurait tout de suite, refusé son égrainage, si et seulement si ce mois était l’un des cents grains de son chapelet de pèlerin. Car, l’heure est aux bilans et évaluations. IBK a pourtant fait volte-face, quoique les flagorneurs du régime s’adonnent à sa défense. Autrement, sans céder aux leurres de ses mordus, Ladji Bourama a préféré suivre sa propre intuition. Et quand un vieillard de tel âge voit, au point que ses visions lui coupent le sommeil, voire l’amènent à changer de programme de gouvernance, ça ne trompe pas. Découvrons donc ce qu’il a vu, voire senti.
Sous nos cieux, on a coutume d’enseigner aux enfants de tenir vaille que vaille à dire la vérité, où qu’ils soient et face à qui que ce soit. Car la vérité n’est pas affaire de parenté. Surtout que jamais, dans le passé on est parvenu à l’étreindre comme on le veut, la sagesse a tôt renvoyé les plus intelligents à la comparer au soleil. Ladji l’a vu briller au début, et a fini par le sentir ardent comme dans un rêve.
En cette fin de l’an I de Ladji ‘’Président’’, le bilan s’est doté de trois faces : l’une, positive et l’autre négative. Ceci, selon qui l’on interroge entre les mordus du régime et les observateurs, dont l’opposition. La troisième face demeure celle de la vérité.
Dans ce premier lot se trouvent les impénitents ministres très proches et parents de Ladji Bourama. Lesquels thuriféraires qui, à défaut de se ressaisir pour rebondir, ont choisi d’exceller dans l’exercice illusoire, à flatter le bilan de l’an I, avec comme sourate : « IBK a trouvé le Mali au fond du puits.» Ce qui est nettement erroné. C’est même insultant de vouloir faire gober que la Transition dirigée par le professeur Dioncounda a légué d’un Mali « au fond du puits », à ces étranges dirigeants.
Quand Dioncounda partait laisser le pouvoir à IBK, l’espoir renvoyait à un bout de tunnel de plus en plus proche. Et si dans l’histoire du Mali il en existe un Président qui a le mérite de se réclamer avoir hérité d’un Mali « au fond du puits », c’est bien Dioncounda, alias le lièvre de Bamako.
Voyons dans quel état le lièvre de Bamako a trouvé le pays !
Suite au putsch de mars 2012, Dioncounda venait de prendre la barre du navire d’un pays suspendu des instances internationales, et dont toutes les régions du nord sont occupées par des forces terroristes. A Kidal, Tombouctou et Gao, sévissaient les démolitions des mausolées, les amputations et les lapidations de pauvres innocents sous l’emprise de la barbarie. Au sud, la junte menait des arrestations arbitraires et l’épisode des combats fratricides entre militaires voyait le jour… Il fallait faire faire quelque chose pour mettre fin à cette situation de plus en plus pourrie.
Pour y parvenir, la diplomatie malienne sous Dioncounda parvient très vite à décrocher la Résolution 2085 du Conseil de Sécurité. Laquelle résolution a permis aux pays amis du Mali de stopper l’avancée des forces terroristes. Ce n’est qu’un début.
Juste après, il se lança à réintégrer le pays au sein des instances internationales. Sous l’égide de Tièman Hubert Coulibaly, la diplomatie malienne se fait entendre dans les quatre coins du monde. Lors d’une conférence des donateurs en faveur du Mali, à Bruxelles, plus de 3 milliards d’euro ont été promis pour la reconstruction du pays. Pour assurer les liaisons, le seul avion hérité du régime ATT a été intensément utilisé (telle une ambulance d’un Mali dans l’urgence) par le Président, ses deux premiers ministres tour à tour, ainsi que par son ministre des affaires étrangères.
Plus de démolitions, de lapidations et d’amputations. Un accord préliminaire réaffirmant l’unicité du Mali et favorisant l’organisation des présidentielles sur l’étendue du territoire a été signé. A l’issue de la signature dudit accord, le redéploiement progressif de l’armée connait le jour. Le drapeau malien a flotté jusqu’au centre de la région des Iforas. Les préfets et sous-préfets ont regagné progressivement leurs postes. Certains candidats, dont un certain IBK, ont bien pu effectuer des campagnes électorales, jusqu’à Kidal. Des élections ont été tenues et un président a été élu. Et selon le rapport de mission de la Transition dirigée par le professeur Dioncounda, « plus de 61% du budget annuel 2013 a été légué au régime IBK. » Ce qui dément officiellement et nettement qu’IBK a hérité d’un Mali aux caisses vides.
A la limite, nul n’a besoin d’être charlatan pour récidiver dans quel état Dioncounda à livré le Mali aux mains de Ladji Bourama : Champion du monde en gouvernance dans la règle l’art.
Gageons donc sans réserve que l’illusion appartient à ceux qui s’accablent éperdument à vouloir la transformer à la réalité.
De quel Etat IBK a-t-il donc hérité ?
A beau mentir qui vient de loi : Ladji Bourama, investi le 4 septembre 2013 a hérité d’un pays libéré, et largement assisté par le monde, pour une sortie définitive de crise. Militairement, les hostilités pour venir à bout du terrorisme battaient leur plein. Financièrement, l’argent promis a même connu des versements pour la reconstruction du pays. Les partenaires techniques et financiers n’attendaient que d’être rassurés afin de mieux intensifier leurs actions bilatérales. Les forces onusiennes avaient aussi pour objectif d’aider à pacifier et sécuriser le pays, tout en favorisant le redéploiement de l’administration.
Mais comme à Bamako, les nouvelles autorités avaient déjà leur propre plan de sortie de crise, différent de tout ce qui a été tracé. Sans une réelle volonté de conserver les acquis, le louvoiement devient ainsi en douze mois, une méthode de sortie de crise. Résultat ?
Le style nouveau de passassions de contrats sulfureux et dépenses extrabudgétaires par l’Etat est appelé « règle de l’art ». Pour la crise du nord, la force fut adoptée, et finit par convaincre que seul le dialogue pourra ramener la paix. Un véritable art du « Mali d’abord » n’est-ce pas ?
Au terme, au lieu de suivre ceux qui ne font que de le flatter dans les erreurs que lui-même a constatées au bout de l’AN I, Ladji a décidé de changer de programme. Son ancien programme était : « Je fais ce que je dis et je dis ce que je fais». Que diantre, Ladji n’a fait que diminuer le nombre de mots, sinon son nouveau programme se résumant à : « Ce n’est pas facile » douze fois répétés lors des ses interviews sur l’ORTM, est beaucoup moins rassurant que l’ancien. Tenez-vous bien droit : Celui-là même qui n’hésitait pas à parier qu’il tient toujours parole et fait toujours ce qu’il dit, a seulement, au bout de douze petits mois, changé de formule. « Ce n’est pas facile, » tout court, est donc le nouveau programme dénudé de tout espoir avec lequel « le vieux » veut nous amener au paradis. Allons donc !
En vérité, à la différence de tous ceux qui excellent dans l’illusion, « le vieux » a compris combien il n’est pas facile de faire tout ce que l’on dit. Ça n’a vraiment pas été facile, mais à qui la faute enfin?
I M T