président nigérian Goodluck Jonathan a provoqué lundi de nombreuses critiques sur la scène internationale en promulguant une loi très controversée mais largement soutenue au Nigeria qui restreint fortement les droits des homosexuels.
Adoptée à l’unanimité par les parlementaires nigérians en mai dernier, la loi prévoit une peine de 14 ans de prison en cas de mariage homosexuel et 10 ans d’emprisonnement contre les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation.
“Je peux confirmer que le président a promulgué cette loi”, a déclaré à l’AFP son porte-parole, Reuben Abati, ajoutant que la promulgation a eu lieu plus tôt ce mois-ci.
Cette loi “restreint dangereusement la liberté d’association, de rassemblement et d’expression des Nigérians”, a déploré le secrétaire d’Etat américain John Kerry dans un communiqué.
Elle “contredit les engagements légaux du Nigeria au niveau international et mine les réformes démocratiques et les protections en matière de droits de l’Homme inscrites dans sa constitution de 1999″, a-t-il ajouté.
La loi a été approuvée par le président parce qu’elle “correspond aux croyances culturelles et religieuses” des Nigérians dont “plus de 90% (. . . ) sont opposés au mariage entre personnes de même sexe”, a fait valoir M. Abati.
“C’est un jour tragique pour les droits de l’Homme au Nigeria”, a estimé le militant gay britannique Peter Tatchell, dans un email à l’AFP.
Pour Jasmine O’Connor, de l’association britannique de défense des droits des homosexuels Stonewall, “cette loi est un coup porté aux lesbiennes, aux gays et aux bisexuels du Nigeria et montre jusqu’où le gouvernement nigérian est prêt à aller en termes de violation des droits de l’Homme”.