L’armée nigérienne mène depuis ce week-end une opération anti-terroriste à la frontière avec le Burkina Faso. L’objectif est de démanteler des cellules terroristes installées dans le parc du W, une grande forêt qui s’étale entre le Burkina Faso, le Niger et le Bénin.
Dans le parc national du W on trouve des éléphants, des babouins, des espèces rares de girafes mais aussi quelques tonnes de cigarettes de contrebande, d’or, d’ivoire ou de drogue… Dense, étalée sur trois pays différents, cette forêt présente des caractéristiques idéales pour constituer un refuge aux groupes armés.
Traditionnellement, la population de cette région vit de la chasse, de la pêche ou de l’orpaillage. Des activités progressivement régulées par le gouvernement. Le braconnage est sévèrement puni, mais les safaris de chasse pour clients fortunés autorisés. L’orpaillage, de plus en plus réglementé, est devenu quasi inaccessible aux mineurs traditionnels.
Spoliation des ressources ?
Des changements perçus par les populations comme une véritable spoliation de leurs ressources. Certains se tournent donc vers le banditisme et trouvent chez les groupes jihadistes des alliés.
« Ils ont su exploiter ce ressentiment et se présentent comme des protecteurs » explique Mahamoudou Savadogo, ancien gendarme burkinabè, aujourd’hui chercheur au Centre de recherche et d’action pour le développement et la démocratie. Selon lui, l’activité d’orpaillage aurait même repris, dans les parties de la forêt contrôlées par les terroristes.
Source: RFI